BRIBES ET FRAGMENTS DE TWITTER [2025]
En introduction de cette nouvelle page de citations glanées sur twitter, dont je remercie sincèrement et chaleureusement les contributeur auxquels je glanne celles-ci, j'aimerais dire que je copie ces extraits non par érudition, comme le dit Schopenhauer : "Par des citations on affiche son érudition, on sacrifie son originalité." dans Le Monde comme volonté et comme représentation mais surtout, parce que je me sens redevable envers tous ces écrivains, tous ces poètes, tous ces cinéastes et tous ces peintres qui ont vécu, pour la plupart, bien avant moi et dont les vies ont parfois ressemblé à la mienne et à mes propres préoccupations de créateur et d'homme pensant devant l'état du Monde, devant sa beauté et sa laideur. C'est comme un partage, une envie de faire savoir, également par 'gentillesse' et grandeur d'âme car je me suis aperçu, en vieillissant plus ou moins, que les gens qui m'ont le plus aimé, comme mon père, mon grand-père, certaines tantes ou grand-mères, avaient tous, envers moi, cette attention, cette gentillesse et cette volonté de m'aimer et de me 'servir', de me rendre meilleur et de m'aider à grandir dans ce Monde. Je fais donc cela par amour pour le lecteur et n'en tire, bien entendu, aucun profit, ni rémunération, ni réputation !
Ces petits extraits sont comme des petites bombes, des emportes-pièces de la pensée humaine, des condensés d'esoirs mais aussi de désespoirs aussi, des concentrés des petits bouts de sagesse populaire parfois ou des fulgurances d'éclairs de grands génies créateurs…
Et, en les lisant, parfois, l'espoir renaît, come dans cette phrase sublime de justesse et de simplicité : "On croit que tout est fini. Mais alors, il y a un rouge-gorge qui se met à chanter." de Paul Claudel. Ou encore : "Elle eut envie sauvagement, de suivre les oiseaux jusqu’au bout du monde, de se jeter dans l’herbe et de boire l’oubli." très belle phrase dans Orlando, de Virginia Woolf. Et puis toujours et bien souvent, on parle d'Art : "L'Art ne peut pas être moderne. L'art est primordialement éternel." par Egon Schiele, et aussi sur la solitude : "Je veux être avec ceux qui connaissent des choses secrètes ou alors seul." Rainer Maria Rilke
Transcrites, ici, sans aucun commentaire de ma part, ce sont juste des pensées et des aphorismes à l'état pur et brut, violents et décapants et qui sont souvent même avec l'humour et la distance qu'il nous convient de guarder en ces temps bien sombres et angoissants…
Alors, bonne lecture et bonne découverte à tous et à toutes,
Jean-Pierre Sergent, Besançon, le 8 décembre 2025.
BRIBES ET FRAGMENTS DE TWITTER | 2025
"L'attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité... C'est en somme le sujet de l'histoire du Graal. Seul un être prédestiné a la capacité de demander à un autre : quel est ton tourment ? Et il ne l'a pas en entrant dans la vie. Il lui faut passer par des années de nuit obscure." Lettre au poète Joël Bousquet, Simone Weil (1942)
"Perhaps it’s good for one to suffer. Can an artist do anything if he’s happy? Would he ever want to do anything? What is art, after all, but a protest against the horrible inclemency of life?" Aldous Huxley
About the movie Belle de Jour (1967) : "If I employ "violence" it is not violence for its own sake. It is to express something else. Perhaps something in the world of ideas. In this sense there has been no real influence of me on the world of films." Luis Buñuel
"You can look at a picture for a week and never think of it again. You can also look at a picture for a second and think of it all your life." Joan Miro
"Si Dieu n’existe pas, le mec qui est en train de prier a vraiment l’air d’un con." Georges Wolinski
"This world is the only reality available to us, and if we do not love it in all its terror, we are sure to end up loving the ‘imaginary,’ our own self-deceits, the utopias of politicians, the futile promises of future reward which the misled call ‘religion'." Leslie Fiedler
"On diffusera, via la télévision, des divertissements abrutissant, flattant toujours l'émotionnel, l'instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile. Avec un bavardage et une musique incessante, pour empêcher l'esprit de s'interroger, penser, réfléchir." Günther Anders
Schopenhauer dit : "Cette vie ne s’arrêtera pas pour ménager ta tristesse. Soit tu te relèves et tu continues malgré ta douleur, soit tu resteras à terre pour toujours."
Quelle est la valeur de cette vie dont les meilleurs moments nous apparaissent toujours comme des périodes d'évasion, de fuite de soi ? Gilles Archambault
"There's more beauty in truth, even if it is dreadful beauty." John Steinbeck
"La musique nous aide à descendre en nous-mêmes, à y découvrir la divinité que nous cherchons en vain dans la vie et dont nous avons une soif inaltérable." Robert Schumann
"Les gens ne croient à tes raisons, à ta sincérité et à la gravité de ta souffrance que lorsque tu es mort. Tant que tu es vivant, ta cause est noyée dans le doute et tu n'as aucun droit, si ce n'est celui de susciter leurs doutes." L'Étranger, Albert Camus,
"Le Paris moderne où la population est coupée en deux classes si bien séparées que jamais on avait vu tant d'argent rouler pour le plaisir, et l'argent se refuser à ce point au travail. Et tant d'argent rouler pour le luxe et l'argent se refuser à ce point à la pauvreté.
Tout le mal est venu de la bourgeoisie. Toute l’aberration, tout le crime. C’est la bourgeoisie capitaliste qui a infecté le peuple. Et ils ont expliqué au peuple que c’était ça le socialisme et que c’était ça la révolution." Charles Péguy
"I have no special talent. I am only passionately curious." Albert Einstein
"J'ai toujours craint ceux qui ne supportent pas d'être seuls et demandent au couple, au travail, à l'amitié voire, même au diable ce que ni le couple, ni le travail, ni l'amitié ni le diable ne peuvent donner : une protection contre soi-même." Christian Bobin
"J’aime les poèmes des affamés, des malades, des parias, des empoisonnés et les poèmes des suppliés de langage qui sont en perte de leurs écrits. J’aime les poèmes qui puent le manque et non les repas bien préparés." Lettre à H. Parisot, 22 Septembre 1945, Antonin Artaud
"Même au cours de la vie la plus éclatante et la plus comblée, ce que l'on veut vraiment faire est rarement accompli, et des profondeurs ou des hauteurs du Vide, ce qui a été, et ce qui n'a pas été, semblent également des mirages et des songes" Mishima ou La vision du vide, Marguerite Yourcenar
"Tout artiste qui aspire au vrai, au bien et au beau comme objet ultime de sa quête est fatalement hanté par le désir de forcer l’accès difficile du monde des démons, et cette pensée, qu’elle soit apparente ou dissimulée, hésite entre la peur et la prière." Correspondance entre Mishima et Kawabata
"I don’t feel guilt at being unsociable, though I may sometimes regret it because my loneliness is painful. But when I move into the world, it feels like a moral fall – like seeking love in a whorehouse." Susan Sontag
"Lorsque Rimbaud dit : « Je finis par trouver sacré le désordre de mon esprit », il montre qu'il a compris qu'il y a dans le désordre quelque chose sans lequel la vie ne serait que platitude mécanique." Amour, poésie, sagesse, Edgar Morin
"Creativity is like a freight train going down the tracks. It’s something that has to be caressed and treated with a great deal of respect… you’ve got to program your brain not to think too much." Bob Dylan
"Il y a ces instants où la pensée voyage si loin qu'on ne lui reconnaît plus de forme. En fermant les yeux, on la cherche au fond de soi-même et on ne la voit plus. Elle est partie, par-delà le pays natal, les tombes chères et les berceaux aimés." Les yeux du mort, Lucien Graux
"L’homme est un mystère. Il faut le déchiffrer, et si tu consacres ta vie à cela, ne dis pas que tu auras perdu ton temps ; je m’occupe de ce mystère car je veux être un homme." Fiodor Dostoïevski
"L'âme qui habite aujourd'hui en moi est faite des parcelles qui survécurent à des milliers de morts..." Un homme libre, Maurice Barrès, 1889
"La faim réduit un être à un état où il n'a plus de cerveau, plus de colonne vertébrale. L'impression de s'être mué en méduse flasque avec de l'eau tiède qui circule dans les veines. L'inertie, l'inertie absolue, voilà le principal souvenir que je garde de la faim." George Orwell
"Je sens que la folie n'est qu'une solitude. On deviens fou parce qu'on voit des choses que les autres ne voient pas." Silvia Plath, photographe
"On croit que tout est fini. Mais alors il y a un rouge-gorge qui se met à chanter." Paul Claudel
"La beauté de la mort, c'est la présence. Présence inexprimable des âmes aimées, souriant à nos yeux en larmes. L'être pleuré est disparu, non parti. Nous n'apercevons plus son doux visage (…). Les morts sont les invisibles, mais ils ne sont pas les absents." Victor Hugo
"Le réel est toujours du côté du réfractaire, du fugitif, du résistant, de tout ce qu'on cherche à calmer, ordonner, faire taire et qui revient quand même." Christian Bobin
"Par lassitude devant l’effroyable multiplicité des problèmes, la complexité et les difficultés de la vie, la grande masse des hommes aspirent à une mécanisation du monde, à un ordre définitif, valable une fois pour toutes, qui leur éviterait tout travail de pensée." Stefan Zweig
"Elle eut envie sauvagement, de suivre les oiseaux jusqu’au bout du monde, de se jeter dans l’herbe et de boire l’oubli." Orlando, Virginia Woolf
"L'air est lourd autour de nous. L’atmosphère pesante et viciée. Un matérialisme sans grandeur pèse sur la pensée et entrave l'action des gouvernements et des individus." Romain Rolland
"L'art ne peut pas être moderne. L'art est primordialement éternel." Egon Schiele
"Ne cherchez pas à être sage à tout prix. La folie aussi est une sagesse. Et la sagesse, une folie. Fuyez les préceptes et les donneurs de leçons. Faites ce que vous voulez. Et ce que vous pouvez. Pleurez quand il le faut. Riez. J'ai beaucoup ri. J'ai ri du monde et des autres et de moi. Rien n'est très important. Tout est tragique. Tout ce que nous aimons mourra. Et je mourrai moi aussi. La vie est belle." Jean d'Ormesson
"Pour atteindre la vérité, il faut une fois dans la vie se défaire de toutes les opinions qu'on a reçues, et reconstruire de nouveau tout le système de ses connaissances." René Descartes
"On ne peut pas brûler une âme, ni la gazer, ni la pendre, ni la fusiller. Six millions d’âmes existent sûrement quelque part." Isaac Bashevis Singer
"Nous reconnaissions dans la parole l’épée magique dont le rayonnement fait pâlir la puissance des tyrans. Parole, esprit et liberté sont sous trois aspects une seule et même chose." Sur les falaises de marbre, Ernst Jünger (1939). Et puis, ces mots de Léon Bloy qui, selon Jünger, résument la pensée des Falaises de marbre : « j’avais déjà le pressentiment que ce monde était formé à l’ignoble image des équarrissoirs. » Histoires désobligeantes
"Mes parents m'ont offert le plus beau cadeau : la pauvreté. Dans notre misère, nous étions des princes. Nous avons tous dormi ensemble dans un lit, mais le monde nous appartenait. C'est la pauvreté qui rend riche, car quand tu appartiens au monde, le monde t'appartient. Mes parents ne savaient ni lire ni écrire, mais ils m'ont appris que, même dans la pauvreté, on peut vivre avec beauté et dignité." Roberto Benigni
"I realized either I was crazy or the world was crazy; and I picked on the world. And of course I was right." Jack Kerouac
"Less is always more. The best language is silence. We live in a time of a terrible inflation of words, and it is worse than the inflation of money." Eduardo Galeano
"Even though God did not exist, religion would be none the less holy and divine. God is the sole being who has no need to exist in order to reign. That which is created by the Mind is more living than Matter." Charles Baudelaire
"Car il y a comme un Troisième Testament celui de la Terre, et des fleuves et des bois, des saisons, de l'amour, de la mort, qui vient à nous du fond des âges, porté essentiellement par la culture paysanne, et qui fait partie intégrante de notre vie. Jean Borella
"Nos universités enseignent la morale corrompue par le commerce et offre comme modèles d'hommes illustres et qui ont réussi le militaire conquérant, le bourgeois voleur et l’opportuniste." George Bernard Shaw
"Picturing things, taking a view, is what makes us human; art is making sense and giving shape to that sense." Gerhard Richter
"Ce quelque chose - ou quelqu’un, Venu de loin, Qui nous effleure avec douceur, Dans la velléité de l’aube, Pour nous annoncer que toujours, Le monde recommence."
"Célébrer l’au-delà du désir, L’au-delà de soi, Seule voie en vérité, Où nous pourrions encore, Tenir l’initiale promesse" À l’orient de tout
"C'est peu dire que l'homme a commerce avec la beauté. Au cœur de ses conditions tragiques, c'est dans la beauté qu'il puise sens et jouissance." François Cheng
"Comment se fait-il que moi, en tant que femme je ne puisse rien éprouver en regardant les messieurs moulés de partout mais qu'eux en tant qu'hommes puissent s'exciter sur mes cinq centimètres de cagoule en moins ?" Persepolis, Marjane Satrapi
"A wild longing for strong emotions and sensations seethes in me, a rage against this toneless, flat, normal and sterile life. I have a mad impulse to smash something, a warehouse perhaps, or a cathedral, or myself, to commit outrages..." Hermann Hesse
"Jamais rien d’autre. D’essayer. De rater. N’importe. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux." Cap au pire, Samuel Beckett
"Je cherche la grande douceur, celle que personne n'a jamais vue et dont l'existence ne fait aucun doute car c'est à elle que l'on doit la beauté odorante des jacinthes, la Lumière dans les yeux étonnés des bêtes et tout ce qu'i y a sur terre et dans les livres de bienfaisants." Christian Bobin
"Fais ce que toi seul peux faire. Deviens sans cesse celui que tu es, sois le maître et le sculpteur de toi-même." Nietzsche
"Lorsque notre nourriture, nos vêtements, nos toits ne seront plus que le fruit exclusif de la production standardisée, ce sera le tour de notre pensée. Toute idée non conforme au gabarit devra être éliminée." John Steinbeck
"Il y a des gouffres charnels comme des gouffres spirituels, avec leurs vertiges et leurs délices, leurs supplices aussi, que connaissent seuls ceux qui ont osé s'y enfoncer." Oui, l'éternité, Marguerite Yourcenard
"Art is longing. You never arrive, but you keep going in the hope that you will." Anselm Kiefer
"Là-bas, très loin, il y avait un récif, il était là tout seul ; quand la vague montait en chancelant le long de ce récif elle se cabrait comme une folle spirale, non, comme un dieu marin qui se dressait, tout mouillé, et regardait le monde, s’ébrouant si bien que ses cheveux et sa barbe formaient une roue autour de sa tête. Puis il replongeait dans le ressac." Pan, Knut Hamsun
"Le pouvoir de l'argent n'a jamais été aussi grand, insolent, égoïste. L'écart entre les plus pauvres et les plus riches n'a jamais été aussi important; et la course à l'argent, la compétition, autant encouragée." Stéphane Hessel
"Mais l'homme nourrit une telle passion pour les systèmes, pour les déductions abstraites, qu'il est prêt à travestir sciemment la vérité, prêt à fermer les yeux et à se boucher les oreilles devant la vérité, rien que pour justifier sa logique." Le sous-sol, Dostoïevski
“The ideal subject of totalitarian rule is not the convinced Nazi or the convinced Communist, but people for whom the distinction between fact and fiction and the distinction between true and false no longer exist.” The Origins of Totalitarianism, Hannah Arendt
"Men are tired to disgust of money-economy. They hope for salvation from somewhere or other, for some real thing of honour and chivalry, of inward nobility, of unselfishness and duty." Oswald Spengler
"The more the panic grows, the more uplifting the image of a man who refuses to bow to the terror." Ernst Jünger
"Dans cette vie, les courageux meurent, les intelligents deviennent fous, et le monde reste plein d'imbéciles heureux Ceux qui osent défier la norme, qui se lèvent et luttent contre les injustices, sont brisés par le poids de leurs batailles. Ceux qui voient au-delà de la façade sont poussés à la folie par l'absurdité de tout ça. Et pourtant les ignorants prospèrent dans l'ignorance heureuse, intacts par les luttes qui consomment le reste. C'est une ironie cruelle, un monde où les sages souffrent et les insensés fleurissent." Al Pacino
"L'intelligence n’est pas affaire de diplômes. L'intelligence est la force, solitaire, d'extraire du chaos de sa propre vie la poignée de lumière suffisante pour éclairer un peu plus loin que soi." Christian Bobin (France, 1951-2022)
“When all institutions become disreputable, and when prayers are heard even in churches not for the persecuted but for the persecutors, moral responsibility passes into the hands of individuals, or, better said, the unbroken individuals." Ernst Jünger
"Plus le monde s'affole, plus la poésie est un phare et une ancre." Claude Joseph Vernet
"The void, the concept of nothingness, is terrifying to most people. And I get anxiety attacks myself. I know the fear of that void. You have to learn to die before you die. You give up, surrender to the void, to nothingness.” Harry Dean Stanton
"Observancy is a dying art. The essence of dramatic form is to let an idea come over people without it being plainly stated." Stanley Kubrick
"Jeune je ne vivais que dans la proximité du jour et le splendide isolement des nuits. La poésie m'enveloppait et je réinventais ma langue. Je découvrais l'opacité du langage soudainement révélé par un seul mot, résonnant, soudainement juste comme un soleil.
Mais les poètes seuls fondent ce qui demeure." Hölderlin
"Il y a plus de beauté dans la vérité, même si c'est une beauté épouvantable." John Steinbeck
"Il y a une loi de beauté qu'il importe de ne pas oublier. Malgré l'effort de quelques-uns, nous semblons marcher vers cet oubli, tant la médiocrité, monstre à mille têtes, a de fidèles dans les sociétés modernes." Claude Debussy
"Anyone whose goal is 'something higher' must expect someday to suffer vertigo. What is vertigo? Fear of falling? No, Vertigo is something other than fear of falling. It is the voice of the emptiness below us which tempts and lures us, it is the desire to fall, against which, terrified, we defend ourselves." Milan Kundera
"Qui parle de vaincre ? Ce qui compte c'est de survivre." Rainer Maria Rilke
"Là où la lumière touche la forêt, les dieux passent et le sacré s'éveille." Friedrich Hölderlin
"C’est toujours trop peu ça ne vit jamais assez pour toi le réel n'est pas suffisant tu cherches un abandon sans retour vers la région des lumières frémissantes." François Cheng
"Nous perdons tous sans cesse des choses qui nous sont précieuses... des occasions précieuses, des possibilités, des sentiments qu'on ne pourra pas retrouver. C'est cela aussi vivre. Mais à l'intérieur de notre esprit - je crois que c'est à l'intérieur de notre esprit - il y a une petite pièce dans laquelle nous stockons le souvenir de toutes ces occasions perdues. Une pièce avec des rayonnages, comme dans cette bibliothèque, j'imagine. Et il faut que nous fabriquions un index, avec des cartes de références, pour connaitre précisément ce qu'il y a dans nos cœurs. Il faut aussi balayer cette pièce, l'aérer, changer l'eau des fleurs. En d'autres termes, tu devras vivre dans ta propre bibliothèque." Kafka sur le rivage, Haruki Murakami
"L’Orient peut venir au secours de l’Occident, si toutefois celui-ci le veut bien, non pour lui imposer des conceptions qui lui sont étrangères, comme certains semblent le craindre, mais bien pour l’aider à retrouver sa propre tradition dont il a perdu le sens." La Crise du monde moderne, René Guénon
"Do you know what can remain for one day of this atrocious disconnected civilization? The silence of those who loved, the modesty of those who understood and felt pity." Giovanni Testori
"Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre." Charles Baudelaire
"Nous passons tous, sans cesse, par des seuils initiatiques. Chaque accident, chaque incident, chaque joie et chaque souffrance est une initiation. Et la lecture d'un beau livre, la vue d'un grand paysage peuvent l'être aussi." Marguerite Yourcenar
"Ma seule fortune décampait et, derrière cette débandade, je voyais venir le moment où il ne resterait rien que des peurs, plus même de vrai chagrin." Nicolas Bouvier
"La véritable tradition n'est pas de refaire ce que les autres ont fait mais de trouver l'esprit qui a fait ces grandes choses et qui en ferait de toutes autres en d'autres temps." Paul Valéry
"Deux choses m'étonnent : l'intelligence des bêtes et la bestialité des hommes." Tristan Bernard
"J'ai toujours craint ceux qui ne supportent pas d'être seuls et demandent au couple, au travail, à l'amitié voire, même au diable ce que ni le couple, ni le travail, ni l'amitié ni le diable ne peuvent donner : une protection contre soi-même, une assurance de ne jamais avoir affaire à la vérité solitaire de sa propre vie. Ces gens-là sont infréquentables. Leur incapacité d'être seuls fait d'eux les personnes les plus seules au monde." L'épuisement, Christian Bobin
"Parfois, la réalité a plus d'imagination que la fiction : la fiction, il faut qu'elle soit logique, alors que la réalité peut se permettre d'être absurde." Giuliano Da Empoli sur la situation du monde sur France-Inter
"Ce qui est certain, c'est que les immuables classes, la noblesse, le clergé, la bourgeoisie, le peuple, avaient, dans ce temps-là, l'âme plus haute. On peut l'affirmer : la société n'a fait que déchoir depuis les quatre siècles qui nous séparent du Moyen Age." Là Bas, Huysmans
"La joie est tributaire de la souffrance. La souffrance est partie essentielle de la joie. Quand nous avons faim, songez comme la nourriture nous paraît bonne !" La puissance et la gloire, Graham Greene
"Si vous ressentez de la douleur, vous êtes vivant, si vous ressentez la douleur des autres, vous êtes un être humain." Léon Tolstoï
" Tout se réduit en somme au désir et à l'absence de désir. Tout le reste est nuance " Émil Cioran
"Il faut être fort pour vivre. Mais la force que je recherche n’est pas celle qui distingue la victoire de la défaite. Je ne cherche pas un mur capable de repousser la force qui vient de l’extérieur. Ce que je veux, c’est être capable d’absorber cette force, de lui tenir tête. La force d’endurer les choses avec calme – des choses comme l’injustice, la malchance, la tristesse, les erreurs, les malentendus." Haruki Murakami
"Ne me dis jamais 'Quand on veut, on peut', car tu n’as pas idée de combien j’ai voulu… et combien cela fut impossible." Charles Bukowski
"Exister, mais autrement qu’à la surface des choses, au tournant des routes, dans le hasard : comme un nageur qui plongerait dans le devenir puis remonterait couvert d’algues, et plus large de front, d’épaules, riant, aveugle, divin ?" Yves Bonnefoy
"Ce jour-là, j'ai bien cru tenir quelque chose et que ma vie s'en trouverait changée. Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centre de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr." L'usage du monde, Nicolas Bouvier
"On m’a imposé la civilisation… Et cela n’a pas ajouté de connaissance à mon amour incorruptible de la vérité, de l’honnêteté et de la générosité." Standing Bear
- Michael Haneke on the type of movies he is interested in watching: "I'm interested in seeing films that confront me with new things, with films that make me question myself, with films that help me to reflect on subjects that I hadn't thought about before, films that help me progress and advance. Those are the kinds of films that interest me. For me, personally, I think watching a movie that simply confirms my feelings is a waste of time. That applies not only to movies, but also to books and every form of art."
"It’s not a question of being happy or satisfied, but to feel the fire inside." Anais Nin.
"There is something in the human spirit that will survive and prevail, there is a tiny and brilliant light burning in the heart of man that will not go out no matter how dark the world becomes." Leo Tolstoy
"Le Désir : L'enfer de l'identique, Byung-Chul Han : Sa thèse est que le néolibéralisme élimine l'altérité pour tout soumettre à la consommation, éliminant ainsi l'expérience érotique et la possibilité de l'amour."
"Il n’est pas facile de vieillir. Il faut apprendre à ralentir le pas, à dire adieu à celui que l’on était et à saluer celui que l’on devient. C’est une épreuve, le poids des années. Il faut savoir accepter ce nouveau visage, porter fièrement ce corps transformé, se délester des hontes, des préjugés, et de cette peur sourde que le temps impose. Il faut laisser advenir ce qui doit advenir, laisser partir ceux qui doivent partir, et chérir ceux qui choisissent de rester. Non, vieillir n’a rien de simple. Il faut apprendre à n’attendre plus rien de personne, à marcher seul, à s’éveiller seul, et à ne plus craindre l’homme qui, chaque matin, nous fixe dans le miroir. Il faut accepter que tout ait une fin, que la vie elle-même s’efface un jour, apprendre à dire adieu à ceux qui partent, se souvenir de ceux qui ne sont plus, pleurer jusqu’à se vider, jusqu’à s’assécher de l’intérieur… Pour que renaissent d’autres sourires, d’autres espoirs, d’autres rêves à poursuivre." Alejandro Jodorowsky
"Lorsque tu te rendras compte qu’il te faut l’autorisation de ceux qui ne produisent rien pour pouvoir créer ; lorsque tu verras que l’argent afflue non vers ceux qui échangent des biens, mais des faveurs ; lorsque tu comprendras que beaucoup s’enrichissent non par leur travail, mais par la corruption et les influences, et que les lois, loin de te protéger contre eux, les protègent contre toi ; lorsque tu découvriras que la corruption est récompensée et que l’honnêteté devient un sacrifice, alors tu pourras affirmer, sans l’ombre d’un doute, que ta société est condamnée." Ayn Rand
"La bêtise est une structure de la pensée comme telle : elle n’est pas une manière de se tromper, elle exprime en droit le non-sens dans la pensée. La bêtise n’est pas une erreur, mais un tissu d’erreurs. On connaît des pensées imbéciles, des discours imbéciles qui sont faits tout entiers de vérités ; mais ces vérités sont basses, sont celles d’une âme basse, lourde et de plomb. La bêtise et, plus profondément, ce dont elle est le symptôme : une manière basse de penser. […] Lorsque quelqu’un demande à quoi sert la philosophie, la réponse doit être agressive, puisque la question se veut ironique et mordante. La philosophie ne sert pas à l’État ni à l’église, qui ont d’autres soucis. Elle ne sert aucune puissance établie. La philosophie sert à attrister. Une philosophie qui n’attriste personne et ne contrarie personne n’est pas une philosophie. Elle sert à nuire à la bêtise, elle fait de la bêtise quelque chose de honteux." Nietzsche et la Philosophie, Gilles Deleuze
"JUSTE POUR DIRE : Chaque année, une réunion de bobos cinéphiles hystériques se déroule à Cannes, à quelques kilomètres d'ici... Tout ce petit monde endimanché, se vautre pendant quelques jours dans des soirées infinies, loin des badauds mis à l'écart derrière des barrières... On les voit de loin, comme des animaux savants au zoo de la pellicule... D'un côté, les pauvres gueux qui rêvent de paillettes et de l'autre des paillettes complètement démontées dans les effluves d'alcool et de produits interdits... C'est le monde du cinéma qui se loue un palais et un grand escalier couvert d'un tapis rouge et qui monte des marches vers une grande salle, pour s'y enfermer et voir ensemble leurs navets cinématographiques... Ils se retournent une fois en haut, font un signe de la main à leurs pauvres et vont rejoindre les amis des amis, la famille à noeuds papillons et robes en satin. Ce qu'il y a d'étonnant, c'est que peu de gens du cru savent qu'un festival a lieu à Cannes... On se fout complètement de ces bobos cinéphiles qui se congratulent, marchent et picolent, toujours entre eux, sur une surface balisée et gardée par des balourds de la sécurité... Qui s'y intéresse ?... Dans mon pays, personne et j'ai beau interroger, j'ai toujours la même réponse : Cannes et les bobos de mai, on s'en fout... Eux qui au final, se remettront des palmes d'or pour des films qui passeront dans la trappe du temps, après que deux ou trois curieux les aient vus sur une toile... C'est aussi le rendez-vous des "has been", ceux qui ont eu un nom qui a brillé un temps et qui disparaît comme toute étoile filante... Ils sont là, pour que l'on parle d'eux, au moins une dernière fois avant le grand vide... J'écris ces lignes, parce que j'ai vu de près ce monde et j'ai vu dans quel irréalisme désastreux ils se complaisent... Je plains surtout ceux qui, derrière des barrières attendent des heures entières pour entrevoir des princesses et des princes du "clap", qui se foutent totalement d'eux et qui arrivent dans des berlines étincelantes pour se montrer aux appareils photos... C'est du reste le seul but de leur vie : se monter... Et rien d'autre..." Alain Hanel
"J’écris pour une espèce d’homme qui n’existe pas encore : pour les maîtres de la terre qui ne tarderont pas à venir. Je les vois venir avec une volonté puissante, un désir de dépassement et une capacité à supporter le poids de cette terre sans s’effondrer sous elle. Ces hommes possèderont la force de forger de nouveaux chemins, de nouveaux ordres et de nouvelles valeurs. Ils ne craindront pas la solitude ni l’incompréhension, car ils sauront qu’ils sont les créateurs du futur. Ces hommes auront le courage d’affronter la réalité telle qu’elle est, et non telle que les illusions et les préjugés des autres veulent la voir. Ils seront les architectes d’une humanité future, les pionniers d’un monde qui ne craint pas la vérité." Par-delà le bien et le mal, Friedrich Nietzsche
"Le meilleur pour les turbulences de l'esprit, c'est apprendre. C'est la seule chose qui n'échoue jamais. Vous pouvez vieillir et trembler, vous pouvez veiller la nuit en écoutant le désordre de vos veines, vous pouvez manquer votre seul amour et vous pouvez perdre votre argent à cause d'un monstre ; vous pouvez voir le monde qui vous entoure dévasté par des fous dangereux, ou savoir que votre honneur est piétiné dans les égouts des esprits les plus vils, il n'y a qu'une seule chose à faire dans de telles conditions : apprendre." Sources II, Marguerite Yourcenar
"C’est ici le combat du jour et de la nuit... Je vois de la lumière noire". Victor Hugo prononce ses derniers mots, avant de s'éteindre le 22 mai 1885 à Paris, il a 83 ans.
"Si tu as un pain et moi un euro, et que j’utilise mon euro pour acheter ton pain, à la fin de l’échange, j’aurai le pain et toi l’euro. Cela semble être un équilibre parfait, n’est-ce pas ? Au début, A possède un euro et B un pain ; ensuite, A a le pain et B a l’euro. C’est une transaction juste, mais purement matérielle. Maintenant, imagine que tu possèdes un poème de Verlaine ou que tu connais le théorème de Pythagore, et que moi, je ne connais rien de tout cela. Si tu me les enseignes, à la fin de cet échange, j’aurai appris le poème et le théorème, mais tu continueras à les posséder également. Dans ce cas, il ne s’agit pas seulement d’un équilibre, mais d’une véritable croissance. Dans le premier exemple, nous avons effectué un échange commercial ; dans le second, nous avons partagé des connaissances. Alors que les biens matériels se consomment, la culture, elle, se diffuse sans limites." Michel Serres
"La philosophie mérite d'être étudiée non pas tant pour trouver des réponses précises aux questions qu'elle soulève, mais plutôt pour la valeur de ces questions elles-mêmes. Les questions philosophiques élargissent notre conception du possible, enrichissent notre imagination intellectuelle et réduisent la confiance dogmatique qui bloque la pensée et toute voie de réflexion. Mais, surtout, notre pensée acquiert grandeur et majesté grâce à la grandeur et à la majesté du monde que la philosophie contemple." Bertrand Russel
"Il existe une forme de tristesse qui naît du fait d'en savoir trop, de voir le monde tel qu'il est vraiment. C'est la tristesse de comprendre que la vie n'est pas une grande aventure, mais une succession de petits moments insignifiants, que l'amour n'est pas un conte de fées, mais une émotion fragile et fugace, que le bonheur n'est pas un état permanent, mais un aperçu rare et fugace de quelque chose auquel on ne peut jamais s'accrocher. Et dans cette compréhension se cache une profonde solitude, un sentiment d'être coupé du monde, des autres, de soi-même." Vers le phare, Virginia Woolf
"Évitons d'étudier - et plus encore de juger ! le passé à l'aune des connaissances, des sensibilités, des morales et des systèmes de valeurs du présent : ce serait montrer que nous n'avons rien compris à ce qu'était l'Histoire." Michel Pastoureau.
"Il faut bien comprendre que, lorsqu'il s'agit des atomes, le langage ne peut être employé que comme il l'est dans la poésie : il ne s'agit plus de se préoccuper de décrire des faits, mais de créer des images et d'établir des connexions mentales." Niels Bohr
"Grandir, mûrir, vieillir, mourir, le temps passe, c’est prédestiné, inévitable. Il n’y a qu’une solution pour que la vieillesse ne soit pas une parodie absurde de notre vie antérieure, c’est de continuer à poursuivre des fins qui donnent un sens à notre existence : le dévouement à des individus, à des groupes ou à des causes, le travail social, politique, intellectuel ou créatif. Dans la vieillesse, nous devons souhaiter avoir encore des passions assez fortes pour nous empêcher de nous replier sur nous-mêmes. La vie a de la valeur tant que nous en attribuons à la vie des autres, par l’amour, l’amitié, l’indignation, la compassion." La Vieillesse, Simone de Beauvoir
"La leçon la plus difficile que j'ai eu à apprendre en tant qu'adulte est le besoin incessant de continuer, peu importe à quel point je me sens brisé à l'intérieur. Cette vérité est brute, sans filtre et douloureusement universelle. La vie ne s'arrête pas quand nous sommes épuisés, quand nos cœurs sont brisés ou quand nos esprits se sentent usés. Elle continue de bouger, inébranlable, indifférente, exigeant que nous suivions le rythme. Il n'y a pas de bouton pause pour le chagrin, pas de pause pour la guérison, aucun moment où le monde se retire gentiment et nous permet de nous réparer." Ernest Hemingway
"As for my soul, I simply don't and never did understand how I could "save" it. One can save one's pennies. But how can one save one's soul? One can only live one's soul. The business is to live, really alive. And this needs wonder... whenever the soul is moved to a certain fulness of experience, that is religion." D.H. Lawrence
"Quand je vois tous ces gens qui se promènent ou mangent en téléphonant, tout en gardant un œil sur la Bourse, ça me paraît l'image même de la barbarie." Fabrice Luchini
"Un jour, espérons-le, tous les points de la demeure humaine seront éclairés, et alors sera accompli le magnifique rêve de l'intelligence : Avoir pour patrie le Monde, et pour nation l'humanité." Victor Hugo
"Les poètes, vois-tu, sont des oiseaux sans ailes Qui sont tombés du ciel pour suivre une étincelle Tu auras beau te parer d'or et te parfumer On ne console pas un oiseau déplumé." Serge Lama
"There are people who appear to think only with the brain, while others think with all the body and all the soul, with the blood, with the marrow of the bones, with the heart, with the lungs, with the belly, with the life." Miguel de Unamuno
"Creativity is a wild mind and a disciplined eye." Dorothy Parker,
"Je pense que les femmes sont folles si elles prétendent être les mêmes ou égales des hommes. Elles sont tout à fait supérieures à eux et l’ont toujours été ! Tout ce que tu donnes à une femme elle le transformera en mieux ! Si vous lui donnez du sperme elle vous donnera un fils, si tu lui donne une maison, elle la transformera en un chez toi, un cocon confortable et douillet, si tu lui donne des aliments, elle les transformera en un repas délicieux, si tu lui souris, elle te donnera son cœur ! Elle magnifie et multiplie tout ce que vous lui donner !" William Golding
"Les hommes qui ont fait l'Histoire sont ceux qui ont dit non, jamais les courtisans et les valets. Pour être efficace, le refus doit être grand, total et non petit." Pier Paolo Pasolini
"Je suis le compagnon en perpétuelle révolte contre ta captivité, qui que tu sois, si tu n'es pas révolté en toi-même, soit que le travail ait tué toutes tes facultés de révolte, soit que tu aies pris goût à tes vices, je suis révolté pour toi pour t'obliger à l'être." Jean Giono
"Même la vérité, ils la déforment. À la vérité, ils substituent chacun leur vérité nationale. Autant de peuples, autant de vérités, qui ne s'admettent pas l'une l'autre et faussent et tordent la vérité." Henri Barbusse
"Ce qui me surprend le plus chez l’humanité, c’est que nous nous lassons de notre enfance, que nous nous empressons de grandir, puis que nous aspirons à redevenir enfants. Que nous sacrifions notre santé pour gagner de l’argent, puis notre argent pour retrouver la santé. Qu’en pensant avec anxiété à l’avenir, nous oublions le présent, si bien que nous ne vivons ni dans le présent, ni dans le futur. Que nous vivons comme si nous n’allions jamais mourir et que nous mourons comme si nous n’avions jamais vécu." Anaïs Nin
"The saddest aspect of life right now is that science gathers knowledge faster than society gathers wisdom." Isaac Asimov
"Vous ne saurez jamais que votre âme voyage,
Comme au fond de mon cœur un doux cœur adopté ;
Et que rien, ni le temps, d’autres amours, ni l’âge,
N’empêcheront jamais que vous ayez été.
Que la beauté du monde a pris votre visage."
"Je ne pense pas tant à la vieillesse. Je n’ai jamais cru que l’âge soit un critère valable. Il y a cinquante ans, je ne me sentais pas particulièrement jeune, et aujourd’hui, je ne me sens pas vieille. Mon âge change d’heure en heure. Dans les instants de fatigue, j’ai mille ans. Quand je travaille, j’en ai quarante. Et dans le jardin, aux côtés de mon chien, je me sens toute petite… j’ai quatre ans. L’âge n’est pas un chiffre. C’est un état de l’âme, un souffle qui varie à chaque battement de vie." Marguerite Yourcenar
"When an artist abandons his search for the truth it is going to have a disastrous effect on his work. The artist's aim is truth." --- Andrei Tarkovsky
"La vérité est que nous sommes des fragments, en morceaux, essayant de bâtir du sens avec des ruines. L’écriture est l’acte de croire que ces fragments valent encore la peine d’être rassemblés." Ingeborg Bachmann
"Cette guerre est ignoble, j'ai été, pendant quatre jours, souillé de terre, de sang, de cervelle. J'ai reçu à travers la figure un paquet d'entrailles et sur la main une langue, à quoi l'arrière-gorge pendait... (...) Je suis écœuré, saoul d'horreur." Maurice Genevoix, 1915.
"Je suis assis. De ma fenêtre Je contemple cet univers, Et tout n'est qu'oppression et honte Et tout ce monde est de travers. Je suis assis et je la vois, La marée sans fin du chagrin, Des opprimés j'entends les voix, Je suis assis. Je ne dis rien." Walt Whitman
"Ne fais pas attention à moi, je suis d’une autre planète, je vois toujours des horizons où tu dessines des frontières." Frida Kahlo (1907 - 1954)
"Tradition is not the worship of ashes, but the preservation of fire." Gustav Mahler, born 7th July 1860
"Le petit chat mutin, lutin, tout bondissant devant la porte, s'y reconnaît bien mieux que nous dans les dix mille secrets du monde. Nous sommes devenus les plus stupides, les plus emmerdants de tous les animaux créés." L'École des cadavres, Louis-Ferdinand Céline
"Si la majorité a raison, si cette musique dans les cafés, ces divertissements de masse, ces êtres américanisés aux désirs tellement vite assouvis représentent le bien, alors, je suis dans l'erreur, je suis fou, je suis vraiment un Loup des Steppes." Hermann Hesse
"Le chercheur d'or ne saurait s'attendre à ne trouver que de l'or. Il doit ramasser la boue au hasard au fond de la rivière. Mais une chose est certaine : celui qui ne va pas à la recherche de l'or ne le trouvera pas." Yukio Mishima
"17 juillet 1794, seize Carmélites de Compiègne sont guillotinées par la république, accusées de fanatisme pour conserver des images du Sacré Cœur de Jésus. « Place de la Révolution. Les carmélites descendent de la charrette au pied de l'échafaud. Au premier rang de la foule compacte, on reconnaît, coiffé du bonnet phrygien, le prêtre qui murmure l'absolution, fait un furtif signe de croix et disparaît rapidement. Aussitôt les Sœurs entonnent le Salve Regina, puis le Veni Creator. Leurs voix sont claires et très fermes. La foule, saisie, se tait. On ne voit que la base de l'échafaud, où les Sœurs montent une à une, chantant toujours, mais à mesure qu'elles disparaissent le chœur se fait plus menu. Plus que deux voix, plus qu'une. Mais à cet instant, partant d'un autre coin de la grande place, une nouvelle voix s'élève, plus nette, plus résolue encore que les autres, avec pourtant quelque chose d'enfantin. Et on voit s'avancer vers l'échafaud, à travers la foule qui s'écarte, interdite, la petite Blanche de la Force. Son visage semble dépouillé de toute crainte." Dialogues des carmélites, Georges Bernanos (très beau livre)
"La vie ne résiste guère à haute température. Aussi ai-je compris que les hommes les plus tourmentés, dont la dynamique intérieure atteint au paroxysme et qui ne peuvent s'accommoder de la tiédeur habituelle, sont voués à l'effondrement." Sur les cimes du désespoir, Cioran
"Je veux être avec ceux qui connaissent des choses secrètes ou alors seul." Rainer Maria Rilke
"Les mots « espèces nuisibles » et « mauvaises herbes » ne sont que le reflet d’un préjugé séculairement ancré, selon lequel les plantes et les animaux sont là pour nous servir ou nous réjouir, et que nous avons sur eux un droit discrétionnaire. Ces mots sont la traduction directe de notre égocentrisme (ou anthropocentrisme), de notre ignorance et de notre étroitesse d’esprit. Les animaux considérés comme nuisibles ne le sont que par nous, et il en est de même des herbes prétendues mauvaises. En réalité, nous ne sommes qu’une espèce parmi tant d’autres. Ajoutons, en passant, que, face aux extinctions multipliées d’espèces dont nous sommes aujourd’hui responsables, nous mériterions, seuls, le qualificatif d’espèce hautement nuisible à l’harmonie et à la préservation de la biodiversité." Hubert Reeves
"Je n'ai rien à faire dans un temps où l'honneur est puni, où la générosité est punie, où tout ce qui est grand est rabaissé et moqué, où partout, au premier rang, j'aperçois le rebut, où partout le triomphe du plus bête et du plus abject est assuré." Henry de Montherlant
"Pier Paolo Pasolini on the use of Metaphors in Cinema: - Interviewer: Previously when you talked about the shift from writing to making a movie, you said the only big change was the lack of metaphor in the cinema. Do you still think this is the biggest problem? - Pasolini: Well, I said that a bit carelessly. I didn’t know very much about the cinema, and it was a long time before I started all my linguistic research on the cinema. It was just a casual remark, but was intuitively fairly prophetic: Jakobson, followed by Barthes, has spoken of the cinema as a metonymic, as opposed to a metaphoric art. Metaphor is an essentially linguistic and literary figure of speech which is difficult to render in the cinema except in extremely rare cases - for example, if I wanted to represent happiness I could do it with birds flying in the sky. It wasn’t that I felt the difficulty of not being able to use metaphor, I was glad not to have to use it, because as I have said, the cinema represents reality with reality; it is metonymic and not metaphoric. Reality doesn’t need metaphors to express itself. If I want to express you I express you through yourself, I couldn’t use metaphors to express you. In the cinema it is as though reality expressed itself with itself, without metaphors, and without anything insipid and conventional and symbolic." Pasolini on Pasolini, Oswald Stack, 1969
"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompés en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui." On ne badine pas avec l'amour, Alfred de Musset
"La mort de l'empathie humaine est l'un des signes les plus précoces et les plus révélateurs d'une culture sur le point de sombrer dans la barbarie." Hannah Arendt
"Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du IIIe Reich a mis au point une stratégie de propagande et des mécanismes puissants de manipulation de masse repris dans la désinformation actuelle.
L’efficacité de ces principes a été décuplée par les réseaux sociaux et la perte de connaissances historiques et d’esprit critique.
Quelques citations de ce génie du Mal :
« Plus le mensonge est gros, plus il passe. Plus souvent il est répété, plus le peuple le croit. »
« La propagande ne doit pas être objective. Elle doit réussir. »
« Nous ne parlons pas pour dire quelque chose, mais pour obtenir un certain effet. »
« Il faut toujours accuser l’adversaire de ce que l’on est en train de faire soi-même. »
« Si on répète un message assez longtemps, il devient vérité ».
« Nous ne voulons pas convaincre les gens de nos idées, nous voulons réduire le vocabulaire de telle façon qu'ils ne puissent plus exprimer que nos idées. »
"Nothing is built on stone; all is built on sand, but we must build as if the sand were stone…" Jorge Luis Borges
"J’avais vingt ans. Un jour — il était deux heures de l’après-midi, je m’en souviens parfaitement — je me suis affalé sur le canapé, en face de ma mère, et j’ai dit : « J’en ai assez de cette vie. » Elle m’a répondu : « Si j’avais su que tu souffrirais autant, je t’aurais avorté. » Sa réponse m’a marqué d’une manière singulière, mais ce n’était nullement une impression négative. Au lieu de me révolter ou de me mettre en colère, je me rappelle qu’un léger sourire a flotté sur mes lèvres, comme si je venais de comprendre quelque chose d’essentiel : que je suis né du hasard, sans raison impérieuse, sans nécessité. Et d’une certaine façon, cela m’a libéré. Mais cette vérité a laissé son empreinte sur moi pour le reste de ma vie." Toutes les eaux ont la couleur du naufrage, Émile Cioran
Annie Duperay s'exprime sur Emmanuel Macron, 18 juillet 2025 :
"Nous avons un roi, un roi, un roi tout puissant en son palais. Emmanuel Macron Premier. Et puis nous avons des courtisans et une cour autour, qui ne peuvent rien et qui s'appellent en principe des ministres. Je crois qu'ils ne peuvent rien que d'appliquer ce que le roi a décidé. Et je crois que ce qu'on vit actuellement ressemble assez à quelque chose comme ça. Alors, il y a là, le roi avec sa cour : "Flatter moi !" Et puis il y a tous les autres, la plèbe, là, comme il l'a dit lui-même et ça lui a échappé, qui ne sont rien. Emanuel Macron a dit : "Une gare, c'est un lieu où l'on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien !" "Les pauvres, c'est fait pour être très, très pauvres et les riches très, très riches !" Louis de Funès.
"Kenji Mizoguchi (Japanese film maker) is capable of going beyond the limitations of coherent logic, and conveying the deep complexity and truth of the impalpable connections and hidden phenomena of life." Andrei Tarkovsky
"Rousseau and his disciples were resolved to force men to be free; in most of the world, they triumphed; men are set free from family, church, town, class, guild; yet they wear, instead, the chains of the state, and they expire of ennui or stifling loneliness." Russell Kirk
"Notre confiance envers les hommes n'a très souvent d'autres causes que la paresse, l'égoïsme et la vanité : la paresse, quand l'ennui de réfléchir, de veiller, d'agir, nous porte à nous confier à quelqu'un ; l'égoïsme, quand le besoin de parler de nos affaires nous excite à faire des confidences; la vanité, quand nous avons quelque chose d'avantageux à dire sur notre compte. Nous n'exigeons pas moins qu'on nous fasse honneur de notre confiance." Aphorisme sur la sagesse dans la vie, Arthur Schopenhauer
"Le meilleur remède aux turbulences de l’esprit, c’est d’apprendre. C’est la seule chose qui ne se détériore jamais. On peut vieillir et trembler, au sens anatomique du terme ; on peut veiller la nuit en écoutant le désordre de ses veines ; on peut perdre son unique amour et voir s’évanouir sa fortune par la faute d’un monstre ; on peut contempler le monde autour de soi dévasté par des fous dangereux, ou savoir que son honneur est piétiné dans les égouts des esprits les plus vils. Dans de telles conditions, il n’y a qu’une seule chose à faire : apprendre." Sources II, Marguerite Yourcenar
"You must go in quest of yourself, and you will find yourself again only in the simple and forgotten things. Why not go into the forest for a time, literally? Sometimes a tree tells you more than can be read in books…" Carl Jung
"Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don." Albert Einstein
"Les gens n'ont de charme que par leur folie. Voilà ce qui est difficile à comprendre. Le vrai charme des gens c'est le côté où ils perdent un peu les pédales, c'est le côté où ils ne savent plus très bien ou ils en sont. Ça ne veut pas dire qu'ils s'écroulent au contraire, ce sont des gens qui ne s'écroulent pas. Mais, si tu ne saisis pas la petite racine ou le petit grain de folie chez quelqu'un, tu peux pas l'aimer. On est tous un peu déments, et j'ai peur, ou je suis bien content, que le point de démence de quelqu'un ce soit la source même de son charme" Gilles Deleuze
"L'homme est né lorsque, pour la première fois, devant un cadavre, il a chuchoté : pourquoi ?" André Malraux
"Le problème n’est pas que vous n’ayez pas été éduqué. Le problème est que vous avez été éduqué juste assez pour croire ce qu’on vous a enseigné, Mais pas assez pour remettre en cause tout ce qu’on vous a dit." Edgar Morin
"Il faut rebâtir complètement une société humaine où la compétition sera finalement éliminée. Je n’ai pas à être plus fort que l’autre, j’ai à être plus fort que moi grâce à l’autre." Albert Jacquard
"La liberté vient lorsque vous cessez d'avoir besoin de l'approbation des autres. J'ai vu trop de gens se perdre dans la tentative d'être acceptés, dans le besoin de plaire à tout le monde. Mais la vérité est que, quels que soient vos efforts, il y aura toujours quelqu'un qui ne vous aimera pas. Alors, au lieu d'essayer de plaire à tout le monde, apprenez à vous plaire à vous-même. Vivez votre vie en sachant que vous ne devez d'explication à personne d'autre qu'à votre conscience." Anthony Hopkins
"The final aim of history is a crumbling field of ruins. Its final meaning is the sand blown through the eye-holes of human skulls." Ulrich Horstmann
"All media exist to invest our lives with artificial perception and arbitrary values." Marshall McLuhan 1964
"Peace comes within the souls of men, when they realize their oneness with the Universe, when they realize it is really everywhere… it is within each one of us." Black Elk, Oglala Lakota, (1863-1950)
" Je sens brûler en moi un désir sauvage d'éprouver des sentiments intenses , des sensations , une rage contre cette existence en demi-teinte , plate , uniforme et stérile " Hermann Hesse
"Dwell on the beauty of life. Watch the stars, and see yourself running with them." Marcus Aurelius
"Dans la misère l'homme désire l'indispensable. S'il a l'indispensable, il désire le nécessaire. Puis il désire le superflu. Puis il désire le vice. Et il retombe dans la misère. Tel est le cycle de chaque individu et de L'humanité" Émil Cioran
"On peut donner bien des choses à ceux que l'on aime. Des paroles, un repos, du plaisir. Tu m'as donné le plus précieux de tout: le manque. Il m'était impossible de me passer de toi, même quand je te voyais tu me manquais encore. Ma maison mentale, ma maison de coeur était fermée à double tour. Tu as cassé les vitres et depuis l'air s'y engouffre, le glacé, le brûlant, et toutes sortes de clartés." La plus que vive, Christian Bobin
"Progress is a pure illusion, it occurs only in the sphere of matter, but the spirit undeviatingly degrades. What our contemporaries consider as achievements are actually shameful vices… The end of the modern world is just the end of an illusion." René Guénon
"L'excès d'information équivaut au bruit. Le pouvoir politique dans nos pays l'a bien compris. La censure ne s'exerce plus par rétention ou élimination, mais par profusion pour détruire une nouvelle, il suffit aujourd'hui d'en pousser une autre juste derrière." Umberto Eco
"Only a flower that falls is a complete flower, say the Japanese. One is tempted to say as much of a civilization." Emil Cioran
"America is the only country that went from barbarism to decadence without civilization in between." Oscar Wilde
"La culture ce n’est pas avoir le cerveau farci de dates, de noms ou de chiffres, c’est la qualité du jugement, l’exigence logique, l’appétit de la preuve, la notion de la complexité des choses et de l’arduité des problèmes. C’est l’habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d’opinion, la patience d’ignorer, la certitude qu’on n’a jamais tout le vrai en partage; c’est avoir l’esprit ferme sans l’avoir rigide, c’est être armé contre le flou et aussi contre la fausse précision, c’est refuser tous les fanatismes et jusqu’à ceux qui s’autorisent de la raison; c’est suspecter les dogmatismes officiels mais sans profit pour les charlatans, c’est révérer le génie mais sans en faire une idole, c’est toujours préférer ce qui est à ce qu’on préférerait qui fût." Le droit d’être naturaliste, Jean Rostand
"I have repeatedly said that in my opinion the idea of a personal God is a childlike one. You may call me an agnostic, but I do not share the crusading spirit of the professional atheist whose fervor is mostly due to a painful act of liberation from the fetters of religious indoctrination received in youth. I prefer an attitude of humility corresponding to the weakness of our intellectual understanding of nature and of our own being." A. Einstein mentioned in a 1949 letter to Guy H. Raner Jr
"We do not belong to this material world that science constructs for us. We are not in it; we are outside. We are only spectators." Erwin Schrödinger
"The devil is the sum of the darkness of human nature. He who lives in the light strives toward being the image of God; he who lives in the dark strives toward being the image of the devil. Because I wanted to live in the light, the sun went out for me when I touched the depths. It was dark and serpentlike. I united myself with it and did not overpower it. I took my part of the humiliation and subjugation upon myself, in that I took on the nature of the serpent. If I had not become like the serpent, the devil, the quintessence of everything serpentlike, would have held this bit of power over me. This would have given the devil a grip and he would have forced me to make a pact with him just as he also cunningly deceived Faust. But I forestalled him by uniting myself with the serpent, just as a man unites with a woman."
"Please, don’t take my curiosity badly. Recently I heard something about magic that awakened my interest in this bygone practice. And then I came to you because I heard that you understand the black art. If magic were still taught today at university, I would have studied it there. But the last college of magic was closed long ago. Today no professor knows anything anymore about magic. So do not be sensitive and miserly, but tell me a bit about your art. Surely, you don’t want to take your secrets with you to the grave, do you?” PHILEMON: “Well, all you will do is laugh anyway. So why should I tell you anything? It would be better if everything were buried with me. It can always be rediscovered later. It will never be lost to humanity, since magic is reborn with each and every one of us.” Philemon,The Red Book, Carl Jung
"If you want to find the secrets of the universe, think in terms of energy, frequency, and vibration." Nikola Tesla
"I will go directly to her home, ring the bell, and walk in. Here I am, take me-or stab me to death. Stab the heart, stab the brains, stab the lungs, the kidneys, the viscera, the eyes, the ears. If only one organ be left alive you are doomed-doomed to be mine, forever, in this world and the next and all the worlds to come. I'm a desperado of love, a scalper, a slayer. I'm insatiable. I eat hair, dirty wax, dry blood clots, anything and everything you call yours. Show me your father, with his kites, his race horses, his free passes for the opera: I will eat them all, swallow them alive. Where is the chair you sit in, where is your favorite comb, your toothbrush, your nail file? Trot them out that I may devour them at one gulp. You have a sister more beautiful than yourself, you say. Show her to me, I want to lick the flesh from her bones." Sexus, Henry Miller
"A good artist must also have a streak of insanity in him, if by insanity is meant an exaggerated inability to adapt. The individual who can adapt to this mad world of to-day is either a nobody or a sage. In the one case he is immune to art and in the other he is beyond it." Henry Miller
"Our image of ourselves passing through time comes with the realization that we will soon pass away. Much of our lives are spent running from our own shadow. The denial of death and the division of the human soul go together. Dreading anything that reminds them of their mortality, humans push much of their experience into an unconscious part of themselves. Life becomes a struggle to stay in the dark." John Gray
"So far as I can see, nothing good in the world has ever been done by well-rounded people. The good work is done by people with jagged, broken edges, because those edges cut things and leave an imprint, a design." Harry Crews
"Il existe une forme de tristesse qui naît du fait d'en savoir trop, de voir le monde tel qu'il est vraiment. C'est la tristesse de comprendre que la vie n'est pas une grande aventure, mais une succession de petits moments insignifiants, que l'amour n'est pas un conte de fées, mais une émotion fragile et fugace, que le bonheur n'est pas un état permanent, mais un aperçu rare et fugace de quelque chose auquel on ne peut jamais s'accrocher. Et dans cette compréhension se cache une profonde solitude, un sentiment d'être coupé du monde, des autres, de soi-même." Vers le phare, Virginia Woolf
"L’homme n’aime pas assez la vie, aussi parce qu’on ne lui a pas appris à aimer la vie. On lui a appris à aimer les choses. On ne lui a pas appris à se lever le matin en disant : « Quelle belle journée tout de même »." Marguerite Yourcenar 1985
"The language I speak is ambiguous, or two-faced, in order to do justice to the dual aspect of our psychic nature. I constantly and deliberately strive for ambiguity of expression, because it is superior to unequivocalness and more in keeping with the nature of life” CARL JUNG (1875-1961)
"For according to the outward man, we are in this world, and according to the inward man, we are in the inward world…. Since then we are generated out of both worlds, we speak in two languages, and we must be understood also by two languages." Jakob Boehme (1575-1624)
"Chaque individu croit qu'il sera heureux demain, s'il est plus riche, plus considéré, plus aimé, s'il change de partenaire sexuel, de voiture, de cravate ou de soutien gorge. Le bonheur de demain n'existe pas. Le bonheur, c'est tout de suite ou jamais. Ce n'est pas organiser, enrichir, dorer, capitonner la vie, mais savoir la goûter à tout instant. C'est la joie de vivre, quelles que soient l'organisation et les circonstances. C'est la joie de boire l'univers par tous les sens, de goûter, sentir, entendre le soleil et la pluie, le vent et le sang, l'air dans les poumons, le sein dans la main, l'outil dans le poing, dans l'oeil le ciel et la marguerite. Si tu ne sais pas que tu es vivant, tout cela tourne autour de toi sans que tu y goûtes, la vie te traverse sans que tu ne retiennes rien des joies ininterrompues qu'elle t'offre." Le bonheur, c'est tout de suite ou jamais, René BARJAVEL
"It's a bit embarrassing to have been concerned with the human problem all one's life and find at the end that one has no more to offer by way of advice than 'Try to be a little kinder." Aldous Huxley
"The fact that millions of people share the same vices does not make these vices virtues, the fact that they share so many errors does not make the errors to be truths, and the fact that millions of people share the same form of mental pathology does not make these people sane." Erich Fromm
“Perhaps the greatest charm of tramp-life is the absence of monotony. In Hobo Land the face of life is protean—an ever changing phantasmagoria, where the impossible happens and the unexpected jumps out of the bushes at every turn of the road. The hobo never knows what is going to happen the next moment; hence, he lives only in the present moment. He has learned the futility of telic endeavor, and knows the delight of drifting along with the whimsicalities of Chance” The Road, Jack London
"La plupart des moments de notre vie seraient délicieux, si l'avenir ou le passé n'y projetaient pas leur ombre, et nous ne sommes malheureux d'ordinaire que par souvenir ou par anticipation." Marguerite Yourcenar
“Today we live in a society in which spurious realities are manufactured by the media, by governments, by big corporations, by religious groups, political groups... So I ask, in my writing, What is real? Because unceasingly we are bombarded with pseudo-realities manufactured by very sophisticated people using very sophisticated electronic mechanisms. I do not distrust their motives; I distrust their power. They have a lot of it. And it is an astonishing power: that of creating whole universes, universes of the mind. I ought to know. I do the same thing.” Philip K. Dick
"J'appelle "société de provocation" toute société d'abondance et en expansion économique qui se livre à l'exhibitionnisme constant de ses richesses et pousse à la consommation et à la possession par la publicité, les vitrines de luxe, les étalages alléchants, tout en laissant en marge une fraction importante de la population qu'elle provoque à l'assouvissement de ses besoins réels ou artificiellement créés, en même temps qu'elle lui refuse les moyens de satisfaire cet appétit... J'appelle donc "société de provocation" une société qui laisse une marge entre les richesses dont elle dispose et qu'elle exalte par le strip-tease publicitaire, par l'exhibitionnisme du train de vie, par la sommation à acheter et la psychose de la possession, et les moyens qu'elle donne aux masses intérieures ou extérieures de satisfaire non seulement les besoins artificiellement créés, mais encore et surtout les besoins les plus élémentaires." Chien blanc, Romain Gary
"What the mass media offers is not popular art, but entertainment which is intended to be consumed like food, forgotten, and replaced by a new dish." W. H. Auden
"One must be very strong to love solitude; one must have strong legs and an extraordinary stamina; one mustn't risk a cold, the flu, or a sore throat; one mustn't fear thieves or murderers if one has to walk all afternoon or perhaps all evening, one must know how to do it without thinking; There's no sitting down; especially during the winter; with the wind beating against the wet grass, and with the stones among the rubbish, damp and muddy; there's no support, of that there's no doubt, except for having a whole day and a night without obligations or limits of any kind." Pier Paolo Pasolini
"Sur cette photographie, prise en 1899, apparaît Friedrich Nietzsche durant son séjour dans un asile, une décennie après son effondrement mental.
La crise commença le 3 janvier 1889, à Turin. Selon le récit le plus souvent rapporté, Nietzsche assista à une scène bouleversante : un cocher battait violemment son cheval.
En voyant cela, le philosophe s’approcha, entoura l’animal de ses bras et, les larmes aux yeux, l’embrassa.
Peu après, il s’effondra, entrant dans un état de déclin mental dont il ne se remit jamais.
Cette image de Nietzsche serrant un cheval contre lui est devenue un symbole tragique : celui d’un homme qui avait exalté la force de la volonté, terrassé pourtant par un élan de compassion devant la souffrance d’un être sans défense."
"I'm not an atheist. The problem involved is too vast for our limited minds. We are in the position of a little child entering a huge library filled with books in many languages. The child knows someone must have written these books. It does not know-how. It does not understand the languages in which they are written. The child dimly suspects a mysterious order in the arrangement of the books but doesn't know what it is. That, it seems to me, is the attitude of even the most intelligent human being toward God. We see the universe marvelously arranged and obeying certain laws but only dimly understand these laws." A. Einstein
"The cultural era of Europe, and that includes America, is finished. The next era belongs to the technician; the day of the mind machine is dawning. God pity us!" Henry Miller
"La raison est morte en 1914. Novembre 14... après c'est fini, tout déconne." Louis-Ferdinand Céline
"La perfection me dégoûte. Toutes ces femmes et ces hommes qui cherchent la perfection dans les stéréotypes créés par la société me font vomir. Foutus mannequins de viande, sans personnalité ni amour pour eux-mêmes. Mêmes vêtements, même musique, mêmes expressions, mêmes aliments, mêmes galipettes, mêmes voitures, mêmes vies... et finalement ? Mêmes suicides neuronaux de masse. Parce que vivre comme un automate est sans aucun doute un suicide. Quand tout le monde est pareil, tout le monde n’est personne. La perfection est un petit oiseau en cage qui vit, mange, chie et meurt dans le seul but d’être admiré. Je veux vivre libre, frigorifié, froid, affamé, mais libre." Charles Bukowski
"On aime sa mère presque sans le savoir, sans le sentir, car cela est naturel comme de vivre ; et on ne s'aperçoit de toute la profondeur des racines de cet amour qu'au moment de la séparation dernière. Aucune autre affection n'est comparable à celle-là, car toutes les autres sont de rencontre, et celle-là est de naissance ; toutes les autres nous sont apportées plus tard par les hasards de l'existence, et celle-là vit depuis notre premier jour dans notre sang même."
Fort comme la mort, Guy de Maupassant
"The sacred world has never disappeared. It exists, and if it ceases to function in the religious realm, it will reappear in the political or social one." Mircea Eliade
"Je suis terriblement choqué par les gens qui vous disent qu'on est libre, que le bonheur se décide, que c'est un choix moral. Les professeurs d'allégresse pour qui la tristesse est une faute de goût, la dépression une marque de paresse, la mélancolie un péché. Je suis d'accord, c'est un péché, c'est même le péché mortel, mais il y a des gens qui naissent pécheurs, qui naissent damnés, et que tous leurs efforts, tout leur courage, toute leur bonne volonté n'arracheront pas à leur condition. Entre les gens qui ont un noyau fissuré et les autres, c'est comme entre les pauvres et les riches, c'est comme la lutte des classes, on sait qu'il y a des pauvres qui s'en sortent mais la plupart, non, ne s'en sortent pas, et dire à un mélancolique que le bonheur est une décision, c'est comme dire à un affamé qu'il n'a qu'à manger de la brioche." D'autres vies que la mienne, Emmanuel Carrère
I used to tell students…the difference between poetry and you is you look in the mirror and say, “I am getting old,” but Shakespeare looks in the mirror and says, “Devouring Time, blunt thou thy lion’s paws.” Jim Harrison
"La vie n'est supportable que si l'on y introduit non pas de l'utopie mais de la poésie, c'est à dire de l'intensité, de la fête, de la joie, de la communion, du bonheur et de l'amour." Edgar Morin
"Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut surtout pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes archaïques comme celles d’Hitler sont nettement dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif en réduisant de manière drastique le niveau & la qualité de l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations matérielles, médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste... que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements abrutissant, flattant toujours l’émotionnel, l’instinctif.
On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon avec un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de s'interroger, penser, réfléchir.
On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme anesthésiant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité, de la consommation deviennent le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté." L’Obsolescence de l’homme, Günther Anders, 1956
"Quand les parents vieillissent… Laissez-les vieillir avec le même amour qu’ils vous ont fait grandir… Laissez-les parler et raconter à plusieurs reprises des histoires avec la même patience et l’intérêt avec lesquels ils ont écouté les vôtres quand vous étiez enfant… Laissez-les gagner comme ils vous ont souvent laissé gagner… Laissez-les profiter des discussions avec leurs petits-enfants car ils vous voient en eux… Laissez-les vivre avec les objets qui les ont accompagnés pendant longtemps, car ils souffrent en ressentant que vous leur arrachez des morceaux de leur vie… Laissez-les se tromper comme vous vous êtes trompés tant de fois… Laissez-les vivre et essayez de les rendre heureux sur le dernier chemin qu’il leur reste à parcourir, de la même manière qu’ils vous ont donné la main lorsque vous initiez le vôtre… " Pablo Neruda
"I have lived so much without ever having lived. I have thought so much without ever having thought. I feel weighed down by worlds of unenacted violence, of stillborn adventures. I am sick of what I never had nor will have, weary of gods always just about to exist. I bear on my body the wounds of all the battles I did not fight. My muscles are weary from efforts I never even considered making." Fernando Pessoa
"La beauté réside dans l’imperfection. Dans ce qui détonne, dans ce qui dérange, dans ce qui est différent. Tant de gens passent leur vie à tenter d’entrer dans un moule, alors que ce qui les rend vraiment intéressants, c’est justement ce qui les rend uniques. N’aie pas peur d’être étrange : c’est là que réside la magie." Willem Dafoe
"Car si notre espèce doit périr, elle périra de dégoût, d’ennui. La personne humaine aura été lentement rongée, comme une poutre, par ces champignons invisibles qui, en quelques semaines, font d’une pièce de chêne une matière spongieuse que le doigt crève sans effort. Et le moraliste discutera des passions, l’homme d’État multipliera les gendarmes et les fonctionnaires, l’éducateur rédigera des programmes – on gaspillera des trésors pour travailler inutilement une pâte désormais sans levain." Journal d’un curé de campagne, Georges Bernanos
- As an artist, I never wanted to be fettered by gender nor recognized or defined as a female poet, musician or singer. They don't do that with men - nobody says Picasso, the male artist. Curators call me up and say, "We want your work to be in a show about women artists," and I'm like, why? For Christ's sake, do we have to attach a gender onto everything?" Patti Smith
"...the Outsider is a man who cannot live in the comfortable, insulated world of the bourgeois, accepting what he sees and touches as reality. `He sees too deep and too much,' and what he sees is essentially chaos...he is the one man who knows he is sick in a civilization that doesn't know it is sick." Colin Wilson
"J'écris parce que le monde dans lequel on est ne me convenant pas tout à fait, je me crée un monde parallèle, où je fais ce que je veux. Je crois que la plupart des gens qui écrivent, écrivent pour cela, pour créer autre chose que ce qui existe, une espèce d'évasion, un monde idéal." Georges Brassens (TV Canada, 1974)
"The more one is obsessed with God, the less one is innocent. Nobody bothered about him in paradise. The fall brought about this divine torture. It's not possible to be conscious of divinity without guilt. Thus God is rarely to be found in an innocent soul." Emil Cioran
"Vanity of vanities… all is vanity. You kill yourself to get to the grave. Especially you kill yourself to get to the grave before you die; and the name of the grave is ‘success’, the name of that grave is hullabullo boom boom horseshit." Jack Kerouac
"Modern society flatters men into weakness by promising ease; but a man who accepts ease as his master soon finds he has no strength left to resist anything at all. Comfort is the chief corrupter of the age." Hilaire Belloc
"The whole modern world is at war with the nature of man, and it calls this war ‘progress.’ It breaks the tools of the soul and then wonders why the soul no longer works." G. K. Chesterton
"In this metallic age of barbarians, only a relentless cultivation of our ability to dream, to analyze, and to captivate can prevent our personality from degenerating into nothingness or into a personality like all the others." Fernando Pessoa
"The idea that God is an oversized white male with a flowing beard, who sits in the sky and tallies the fall of every sparrow is ludicrous. But if by 'God,' one means the set of physical laws that govern the universe, then clearly there is such a God. This God is emotionally unsatisfying... it does not make much sense to pray to the law of gravity." Carl Sagan
"…every innovator, every individual with a fresh vision or a larger vision of life, automatically destroys the existent moral code—in favor of spirit. But his disciples soon establish a new moral code, one just as rigid as the preceding one, forgetting that the spirit will again break the vessel which contains it." Henry Miller

