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Jean-Pierre Sergent

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Discussion IV avec Marie-Madeleine Varet à propos des installations murales I

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PAGE EN COURS D'ACTUALISATION

LES GRANDES INSTALLATIONS MURALES / AMÉRIQUE & EUROPE


- JPS : La réalisation d'installations murales est l'aboutissement de mes longues réflexions sur l'agencement, l'assemblage et la structure même des surfaces polyptyques peintes : comment conceptualiser l'unité, la dualité, la trinité, la quaternité, la multiplicité etc...! Ces installations sont des espaces d'accumulations libres et ouverts, j'y accumule et n'y retranche jamais rien... et les images d'un rituel maya le plus sacré peuvent y côtoyer l'image érotique la plus obscène, le temps et les valeurs codifiées y sont abolis, pour créer une œuvre libre tendant vers l'infini.
Art ludique, nomade et éphémère également, puisque les peintures sont accrochées au mur de manière aléatoire, fugace et temporaire juste pour le temps d'une exposition. Cette façon de présenter l'œuvre me permet d'abolir l'idée esthétique européenne du tableau fenêtre, de l'Œuvre unique, égocentrique, version chef d'œuvre... pour pouvoir enfin accéder à la pensée globale, enveloppante, universelle, vitale, épique, continue, cosmique...!
Mes références pour arriver à cette démarche étant les peintures murales réalisées dans les tombes et les temples mayas, hindous ou égyptiens, en particulier dans la magnifique tombe de Nefertari, que j’ai eu la chance de découvrir avec mon grand-père ; mais également les dessins-peintures effectués sur les tipis indiens ou dans l'art pariétal... Car au travers de tous ces exemples, la peinture illustre de manière magistrale l'interconnexion Homme-Nature-Univers, et c'est exactement cela, entre-autres choses, dont je parle dans ces installations monumentales...

- MMV : Au-dessus du Volcan ! L’œuvre, spectaculaire, monumentale, s’ouvre à des formes, et surtout à des interprétations qui appartiennent à une pluralité de sphères culturelles dont les chronologies s’entrechoquent, forçant les sensibilités. Force éruptive, flamboyante, indomptée, éjaculatoire … l’œuvre jaillit des entrailles de la Terre, émouvante de manière immédiate, débordant le filtre de l’intellect. Le Feu ! Ce qui détruit, par la puissance de l’énergie mise en acte, devient créateur de forme et d’émotion.  Libérateur, rassembleur, pourvoyeur de la circulation des énergies dans l’espace. Passages, intéractions, échanges … omniprésents au cœur de l’œuvre de JPS, cet artiste démiurge, un chamane, un passeur d’énergies.
Le Feu et la Glace ! De cette union “improbable”, dont l’artiste a fait sa signature, naît une vertigineuse profondeur. Le choix du support Plexiglas, matériau froid et lisse, traduit l’intuition créatrice du miroir, transparence et reflets, volatilité, fluidité … où s’inscrit puissamment ce travail ouvert au monde, à sa violence, à son instabilité, aux échanges qui s’y produisent. Plusieurs strates d’échanges interviennent ici, dont l’explosion ultime imprimera la trace.
“Ces installations sont des espaces d'accumulations libres et ouverts”. Unités carrées parfaites, ces différents éléments constituent intrinsèquement la Partie et le Tout. Leur développement exponentiel possède sa propre nécessité interne : en expansion comme en extension, leur force cosmique se propage aux “quatre horizons que crucifie le monde”. Lecture plurielle, multi directionnelle, libérée des entraves de toute codification. Œuvre protéiforme, universelle, mouvante et sans cesse renouvelée dans son identité la plus singulière. Le Même et l’Autre absolument. Verticalité. Celle de “La Colonne sans fin” et de “L’Oiseau dans l’espace”, de Constantin Brancusi. La verticalité est la dimension première de l’œuvre de Brancusi. C’est une dimension spirituelle qui ne définit pas une mesure mais une direction, un élan vers le ciel. L’élan vertical de ses sculptures vient du centre de la terre et le socle symbolise le prolongement de cette énergie contenue au sein de la matière. “La Colonne sans fin”, constituée de rhomboïdes superposés, pourrait n’être qu’un socle que l’énergie de la terre propulse vers un espace infini.

 « Je n'ai cherché pendant toute ma vie que l'essence du vol » Constantin Brancusi


Jean-Pierre Sergent, “L’Oiseau dans l’espace”, Brancusi

Vue d'atelier de Brancusi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Constantin Brancusi, L’Oiseau dans l’espace, 1923 et vue d'atelier.

ATELIER DE MONTRÉAL | CANADA | 1992

 


Jean-Pierre Sergent, Wall installation, Montréal, assemblage de 16 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1992, 1.75 x 1.05 m

Wall installation, atelier de Montréal, assemblage de 16 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1992, 1.75 x 1.05 m


- JPS : Les premières installations murales sur Plexiglas ont débuté à Montréal (après avoir travaillé de nombreuses années sur les structures polyptyques en France). J'avais acheté les carrés de Plexiglas (50 x 50 cm) pour réaliser les Colonnes et lors de la découpe, il me restait des chutes de 35 x17,5 cm. Je me rappelle bien être allé faire découper des morceaux de Plexiglas et les avoir ramenés à l'atelier en bus dans un carton qui pesait très lourd ! Lors de la découpe, il restait des chutes que j'ai également ramenées. Je n'avais pas d'idées précises de ce que je ferais de ces petits morceaux, et quand j'ai commencé à faire des collages et des sérigraphies, il se trouva que ce format  rectangulaire de ratio 1|/2 était très approprié pour créer des assemblages parfaits avec des carrés de 35 x 35 cm. Tout cela a donc commencé comme un jeu d'assemblage d'enfant avec un matériau dont je n'avais pas besoin pour mon travail principal et qui par la suite, s'avéra être la fondation architecturée de mon travail. Je tâtonnais et cherchais une structure qui pourrait remplir l'espace tout en y incluant le vide et l'autour. Aujourd'hui, ce format unitaire est toujours à la base de la construction de mes peintures : le panneau central est composé de deux panneaux de 52,5 cm (3x17,5 cm) x 105 cm (3x35 cm), Le bord de la peinture est composé de 14 modules de 35 x17,5 cm, assemblés de manière duale avec des contrastes d'opposition comme par exemple 7 panneaux noirs jouxtant alternativement 7 panneaux jaunes !



Schéma de montage des peintures sur Plexiglas
Schéma de construction des peintures sur Plexiglas, 1.40 x 1.40 m

EXPOSITION A MONTRÉAL | CANADA | 1992




Jean-Pierre Sergent, Wall installation, Montréal, assemblage de 52 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1992,  0.35 x 9.10 m

Wall installation, atelier de Montréal, assemblage de 52 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1992, 0.35 x 9.10 m

- JPS : J'avais présenté cette première installation murale au public montréalais dans l'exposition de groupe “L'université de la Ruelle propose”, co-curated par mon ami artiste Frank Morzuch. À l'époque j'attachais les plaques sur le mur avec des pins, puis après j'ai fait des essais avec du velcro et c'était plus net comme système d'accrochage ! Il se dégageait une très belle lumière dans cet espace industriel...

ATLELIER DE BROOKLYN | NEW YORK | USA | 1994



Jean-Pierre Sergent - Wall installation, Brooklyn studio's, polyptyque, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1994, 1.05 x 1.05 mJean-Pierre Sergent Wall installation, Brooklyn studio's, polyptyque, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1994, 1.05 x 1.05 m
1 & 2, Wall installation, atelier de Brooklyn, NY, assemblage de 12 & 14 morceaux de 35 x 17,5 cm , acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1994, 1.05 x 1.05 m



Jean-Pierre Sergent, - Wall installation, Brooklyn studio's, assemblage de 18 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1994, 3.15 x 6.30 m
Wall installation, atelier de Brooklyn, NY, assemblage de 18 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1994, 3.15 x 6.30 m

- JPS : Présenter une seule œuvre ne me suffisait pas et il me fallait créer un ensemble d'œuvres qui serait complexe, cohérent, monumental et continu. Cette manière d'assembler des éléments disparates, mais cependant de même format unitaire, me permet de sortir de l'unité trop pauvre, un peu à l'image d'un monde contemporain de plus en plus monochrome (gris) monocorde (atonal) monolithique (stupidité de la pensée marchande bourgeoise) et hédoniste (narcissisme individuel paroxystique) ! 
Citons ici Pasolini :

- "J'ai dit et je le répète que l'acculturation du centre consommateur a détruit les différentes cultures du tiers-monde [...] ...les valeurs de la nouvelle culture de la société de consommation, c'est-à-dire du nouveau totalitarisme, le plus répressif qu'on ai vu. Du point de vue du langage verbal, on assiste à la réduction de toute la langue à une langue communicative, avec un énorme appauvrissement de l'expressivité..
" Pasolini in Écrits corsaires



On peut dire que traditionnellement chez les artistes, une idée habitait une œuvre ou quelques varations sur un thème, mais dans la création artistique actuelle, malheureusement... une seule, désuète, ridicule et petite idée en 'habite" mille. À citer à nouveau comme exemples faciles mais percutants : les Spot paintings de Hirst ou les Puppies de Jeff Koons !



Ces premières installations murales new yorkaises, sont également l'image miroir parfaite du multiculturalisme new yorkais, ce milieu d'une richesse extraordinaire, où j'ai eu la chance de vivre, d'évoluer et de m'enrichir, corporellement et intellectuellement pendant de si nombreuses années....

68 JAY STREET | BROOKLYN | NEW YORK | USA | 1995

 

JP-Sergent, Painting on Plexiglas, 16 morceaux de 35 x 35 cm & 40 morceaux de 35 x 17,5 cm, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1995, 2.10 x 2,10 mJean-Pierre sergent, Painting on Plexiglas, 16 morceaux de 35 x 35 cm & 40 morceaux de 35 x 17,5 cm, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1995, 2.10 x 2,10 m

1 & 2, Painting on Plexiglas, assemblage de 16 morceaux de 35 x 35 cm & 40 morceaux de 35 x 17,5 cm, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1995, 2.10 x 2,10 m



Jean-Pierre Sergent, Wall installation, Brooklyn, NY, assemblage de 3 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1995, 2.10 x 6.30 m

Wall installation, 68 Jay street, Brooklyn, NY, assemblage de 3 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1995, 2.10 x 6.30 m


- JPS
: Ces grandes installations de formats carrés et mandaliques représentent exactement mes principales préoccupations philosophiques : comment vivre et être grounded aujourd'hui, à la fois dans le flux du plasma vital de la Nature (celui-ci au temps long et rythmé par les corps, les amours, les naissances, les morts, les saisons, les traditions et les rythmes cosmiques) et les rythmes saccadés de flux tendus imposés de force par nos sociétés post-industrielles, ou par la Culture par plus grande extension de sens. Car ces agitations turbulentes sont finalement créées par les systèmes et les nouvelles technologies inventés seulement par l'homme : vitesse, argent, guerres, médias, pornographie etc...
Organiser ces peintures en mandala, donc en un système cohérent et centripète, cette surabondance informative iconographique, me permets de sortir du risque d'éclatement, de chaos, de dispersion...  
À New York, Je récuperais des images d'une part en photographiant lors de mes voyages : la nature ou les pièces de Musée, les animaux et d'autre part en achetant tous les dimanches (depuis l'époque montréalaise), le Sunday New York Times, journal faisant plus de 4 cm d'épaisseur. Cette bible d'informations hebdomadaires comprend des rubriques artistiques, de voyages et d'actualités. Alors, je découpais et récupérais tout ce qui m'intriguait et qui faisait sens à mes yeux, soit par la beauté soit par l'incroyable violence de l'image, soit également parfois par la signification de quelques textes. Ce glanage d'image m'a permis de constituer un stock de données iconographiques important, qui aujourd'hui, grâce à l'utilisation de l'ordinateur et de mes promenades sur le net, constitue un corpus d'au moins une dizaine de milliers d'images, dans lequel je vais puiser mes sources d'inspirations et y choisir mes thèmes de travail.


Quelques petites réflexions, a posteriori, sur les assemblages des formats carrés sur le mur

 

yantra 64 carrés, indeJean-Pierre Sergent, Croquis

-1- Yantra hindou, Carré-de-toutes-parts, le Sarvato-Bhadra, 64 carrés, Inde
- 2 - Croquis, pour l'intallation murale des unités carrées de 24 peintures sur Plexiglas


Ces assemblages côte à côte de peintures sur Plexiglas aux formats unitaires carrés, me semblent a posteriori être en étroite relation avec les anciennes idées philosophiques et esthétiques hindoues, sur la forme géométrique du carré sacré, ses significations, ses symbolisants et la compréhension globale de l'ensemble des carrés finalement juxtaposés. Il faut lire attentivement les commentaires intéressants d'Alain Daniélou sur le Sarvato-Badrha yantra, un dessin-assemblage-construction de soixante-quatre carrés.

Le diagramme symbolique, protection-de-toutes-parts (Sarvato-Bhadra) - 64 carrés

"Ce diagramme est considéré comme l'instrument de la réalisation de tous les désirs, dans le présent et le future, dans le monde visible et le monde invisible. Son nom qui veut dire carré-de-toutes-parts, est aussi le nom du char de Vishnu. Il indique l'état d'équilibre entre l'activité et le repos, entre l'acquisition et le renoncement. Celui qui de tous côtés est égal à lui-même, au-dedans et au-dehors, fleurit et porte fruit. Celui qui est bien assis sur le char de sa vie, protégé de tous côtés, parfait dans tous les directions, ne craint pas le danger.

Ce diagramme a huit carrés de chaque côté. C'est donc un diagramme de Vishnu correspondant à la tendance cohésive." In Mythes et dieux de l'Inde, Alain Daniélou

Autres informations sur les fonctions des yantras et la symbolique du carré

Yantra Inde
Le roi des diagrammes, le Yantra-Raja, Inde

"Le but de ce diagramme (Le roi des diagrammes, le Yantra-Raja) est de créer des contacts avec les mondes surnaturels. Grâce à son aide, le fidèle peut acquérir tous les pouvoirs naturels et surnaturels. Au centre du diagramme est le point Bindu entouré par cinq triangles aqueux pointants vers le bas (principes sexuels féminins) qui attirent dans leurs mouvements descendant l'énergie enroulée, indiquée par le cercle qui l'entoure. Les huit pétales de la fleur de lotus représentent la perfection et la tendance cohésive, c'est à dire Vishnu. Le cercle extérieur est la création, le mouvement circulaire dont toute chose est née. Le pouvoir sur le monde manifesté est représenté par le carré, symbole de la terre. Sur les quatre côtés sont les quartes portes menant de la terre au mondes de l'Au-delà.
Au nord (vers la gauche) est la porte des dieux, au sud (sur la droite), la porte des ancêtres. A l'est (vers le haut) est la porte de la voie sacrée du soleil et à l'ouest (en bas) la porte royale, la vois du Seigneur des eaux Varuna. Les quatre portes mènent dans les quatre directions formant la croix, symbole de l'universalité." In Alain Daniélou, op. cit.

8TH FLOOR GALLERY | NEW YORK CITY | USA | 1995

 

Jean-Pierre Sergent, Painting on Plexiglas, 9 morceaux de 35 x 35 cm & 32 morceaux de 35 x 17,5 cm, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1995, 1.75 x 1,75 mPainting on Plexiglas, 9 morceaux de 35 x 35 cm & 32 morceaux de 35 x 17,5 cm, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1995, 1.75 x 1,75 m

1 & 2, Painting on Plexiglas, assemblage de 9 morceaux de 35 x 35 cm & 32 morceaux de 35 x 17,5 cm, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1995, 1.75 x 1,75 m    



Jean-Pierre Sergent - Body, trace memory, New York, assemblage de 4 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1996, 3.50 x 3.50 m

 

 

 


Jean-Pierre Sergent, Painting on Plexiglas, assemblage de 9 morceaux de 35 x 35 cm & 32 morceaux de 35 x 17,5 cm, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1995, 1.75 x 1,75 m

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



1, Body, trace memory, 8th Floor Gallery, NYC, assemblage de 4 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1996, 3.50 x 3.50 m
2, Painting on Plexiglas, assemblage de 9 morceaux de 35 x 35 cm & 32 morceaux de 35 x 17,5 cm, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 1995, 1.75 x 1,75 m

- JPS : Dans cette grande installation murale pour l'exposition new yorkaise Body, Traces, Memory, co-curated avec mon ami Stefan Becker, on peut découvrir entre autres chose les images suivantes dans une liste à la Prévert : un aigle, la tête d'un jaguar (el tigre mexicain), plusieurs crânes de mort, une jeune femme asiatique brûlant de l'encens sur la tombe d'un ancêtre, une éjaculation faciale, des pétroglyphes préhistoriques, une statue indienne du MET représentant une mère allaitant son bébé, la silhouette d'un arbre de mon Haut Doubs natal, de nombreuses images de scènes érotiques, les pierres d'une rivière des Alpes, un graffiti phallique, un linga en éjaculation, le dessin en dentelle  des briques du site archéologique de Mitla, des révolutionnaires mexicains, un texte érotique de Sade, une momie inca etc...
En bref : comment honorer la vie et transcender la mort !

FRENCH INSTITUTE | NEW YORK CITY | USA | 1998

 

Jean-Pierre Sergent, Suspended Time, peintures acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 32 morceaux de 35 x 35 cm & 56 morceaux de 35 x 17,5 cm,  1998, 1.40 x 5,60 m

Suspended Time, peintures acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 32 morceaux de 35 x 35 cm & 56 morceaux de 35 x 17,5 cm, 1998, 1.40 x 5,60 m


JPS : Cette exposition Suspended Time, à l'Alliance Française de New York a été possible par aventures et ricochets et grâce à mon ami peintre Jean-Marie Haessle, à qui on avait proposé de présenter ses œuvres au Consulat Français de New York mais qui ne souhaitait pas le faire. Il communiqua donc mon nom à Mme Marie-Noëlle Knowlton qui s'occupait alors des programmes d'expositions dans les bureaux du Consulat et nous avons ensemble organisé ce projet. Le chauffeur personnel de Monsieur Patrick Gautrat, alors consul de France, est venu me chercher avec mes œuvres dans sa limousine à l'atelier de Long Island City, dans le quartier du Queens, et je n'étais pas peu fier de traverser le Queensboro Bridge, au-dessus de l'East River, car cela avait un petit côté initiatique, merveilleux et fabuleux -comme cela l'est presque toujours à New York- dans cette belle voiture officielle et avec un chauffeur colombien à ma disposition ! Il faut préciser qu'à l'époque, le quartier de LIC était plutôt mal famé et j'était un des seuls artistes à vivre et à dormir dans ces espaces de bureaux industriels à plus de 2 ou 300 m à la ronde. Le quartier était très vivant le jour, avec les nombreux ouvriers des usines et des bureaux, mais la nuit c'était désert ! Sauf qu'il y avait tous les soirs de jeunes et belles prostituées noires et latinas qui pratiquaient leur métier à même la rue. Une fois, la nuit, en revenant d'acheter mon gallon d'eau au daily store du coin, je vis une prostituée noire habillée-désabillée de lingerie rouge et noire se faire baiser extatiquement dans une voiture rouge à la portière arrière largement ouverte sur le trottoir et au travers de laquelle ses jambes ressortaient en gesticulant partout, tendues et crispées par un orgasme apocalyptique et dans le jaillissement d'un climax érotique bestial, bruyant, vulgaire et puissant ! Et cela se passait sur le trottoir juste au coin de mon atelier ! C'était bien plus rock & roll et fulgurant que la vie tranquille dans la petite ville de province de Besançon... Cette ville terne, triste, morne, miséreuse, grise... ville étant au sommet, à l'apogée même de l'anérotisme, de l'anti-sensualité, si tant est que cela puisse jamais exister à ce point et dans quelque endroit du monde que ce soit ! Dans le désert peut-être ? Bien que là, dans le désert, il y ait du soleil et la sensualité incroyable des dunes de sable caressées, ourlées et courbées par les vents et roulant en s'interpénétrant les unes sur les autres et les unes dans les autres ! Where else, dirait ce cher ami Georges Clooney ?
Mais revenons à mes propos sur LIC, mon quartier, où  même un de mes amis cinéaste avait trouvé un vrai pistolet sur les marches des escaliers du couloir descendant à la station de métro de Queens Plazza ! J'ai parlé récemment avec mon amie Olga, et elle m'a raconté que le quartier avait bien changé, car là où il avait les prostituées, il y a maintenant une épicerie fine ouverte toute la nuit et les habitants n'y sont plus ces artistes désargentés, mais des traders pouvant se payer des lofts de plus d'un million de dollars, car la plupart des espaces industriels ont été convertis en appartements grandioses !
Vous imaginez donc bien que ce petit voyage en limousine luxueuse depuis mon quartier banlieusard un peu déshérité et sale jusqu'au cœur même de la ville de Manhattan sur la 5ème Avenue, juste à côté de Central Park, du Plaza Hotel et de Tiffany, m'a impressionné et ravi, et j'ai donc été très heureux d'exposer mes œuvres au Consulat Français !
L'exposition s'y est bien déroulée, d'autant que M. David Black, alors directeur de L'Alliance Française à beaucoup apprécié mon travail et m'a proposé de faire après cette exposition une grande installation murale dans ces locaux. J'ai donc travaillé ardemment et spécialement à la réalisation de deux grandes œuvres, Icarus dont on a déjà parlé dans la page n2 de ces discussions et cette grande installation de quatre peintures placées dans le hall d'entrée de l'Alliance, qui est toute proche du consulat. Mme Jacqueline Chambord, s'est occupée de toute la promotion du projet et ce fut une expérience chaleureuse, intéressante et inoubliable.

A propos de ces quatre peintures : L'installation dans le couloir de l'entrée peut être interprétée comme un cheminement, un développement, une initiation :
-1- D'abord l'apparition du verbe, de l'énergie, de la création, du symbole, de l'éveil esthétique.
-2- Ensuite l'apparition de l'animalité avec ses confusions, ses balbutiements, sa libido, son inconscient, son intimité.
-3- Puis l'apparition de la prise de conscience du temps historique, de la mort, de l'évanouissement, de l'absence, du temps cosmique et de la continuité génétique.
-4- Enfin le détachement, le rêve, l'envol, la contemplation, l'informel, l'amorphe, l'intemporel... là où l'image ne se distingue presque plus ; la sérénité et peut être la sagesse...

Petite anecdote : Je passais souvent faire un tour pour voir l'exposition et discutais toujours avec la réceptionniste qui était en poste à l'entrée, elle était d'origine haïtienne et on a bien sympathisé. Un jour elle m'a interpellé en me disant que ma peinture lui avait fait très peur ! En effet alors qu'elle était au téléphone, et cela après plusieurs semaines qu'une de mes peintures ait été accrochée sur le mur juste en face d'elle, et qu'elle ne pouvait en détourner son regard : elle sursauta de surprise car elle découvrit instantanément que les yeux du cerf, qui était dans la peinture, la regardait fixement ! What a surprise !
Cette expérience est vraiment révélatrice de la façon dont on doit approcher et regarder une œuvre d'art, non pas avec sa culture, ni ses apriori moraux, ni ses expectatives, ni ses références, car les vrais artistes et leurs œuvres sont toujours ailleurs, en dehors, dans les marges... Il faudrait donc découvrir et regarder l'œuvre, plutôt comme un être vivant et espace sacré étant tout à la fois totalement étranger et très intime et dans lequel il nous faudrait trouver, peut-être malgré soi, une révélation, une surdimension extra-corporelle et extra-rationnelle, mais cependant bien réelle, une transcendance en quelque sorte. Cette démarche implique la négation du Moi et la disponibilité-vacuité de l'esprit à l'universel et aux rêves, requérant presque un état de passivité, de lâcher prise, mais cependant d'éveil au Monde... Les yeux du cerf la regardaient et je suis sûr qu'aujourd'hui, ils la regardent encore de temps en temps ! Cet accès qui nous permet instantanément de relier directement l'art à notre inconscient est très proche de l'expérience bouddhiste du satori :

- "Tant que vous n'aurez pas été complètement trempé de sueur vous ne pouvez espérer voir apparaître un palais de perles sur un simple brin d'herbe.
- "Ne savez-vous pas ce que dit Tch'ouan-lao ? Il dit : Si l'on veut avoir une compréhension en la matière, qu'on regarde l'étoile du Nord en se tournant vers le Sud." Et sans rien ajouter, il s'en alla.
- J'écoute le vent bruissant dans le bosquet,
Et je sais combien de milliers de bambous y frémissent."
In Essais sur le Bouddhisme Zen, D. T. Suzuki

Cet accès au transcendant n'est pas direct, comme le montre si bien cette petite phrase de la pensée hindoue :

"La connaissance du transcendant est appelée "tordue" parce qu'on ne peut l'atteindre directement, parce qu'elle est en dehors du domaine de la logique humaine." In Mythes et dieux de l'Inde, Alain Daniélou

Bonus de l'exposition : Céline Curiol, écrivain et journaliste, écrivit un très bel article dans French-NY-News

TALLER BORICUA | NEW YORK CITY | USA | 2002


Large Paper, acrylique sérigraphiée sur papier rives BFK, 2002, 1.20 x 1.07 m

 

Jean-Pierre Sergent, Mayan Diary, New York, assemblage de 6 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2002, 2.80 x 4.10 mJean-pierre Sergent, projet pour une installation mrale de Mayan Diary, 2002

1, Mayan Diary, Taller Boricua, NYC, assemblage de 6 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2002, 2.80 x 4.20 m
2, Projet pour une installation de Mayan Diary, assemblage de 9 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2002, 4,20 x 4.20 m

- JPS : Depuis la série du Rêve de l'homme emprisonné, j'ai sérigraphié mes peintures sur de plus grandes plaques de Plexiglas, j'imprimais jusqu'alors des formats maximum de 35 x 35 cm, mais ayant travaillé quelques temps chez Georges Drexel, un sérigraphe professionnel de  long Island City, j'ai pu apprendre le métier de sérigraphe et travailler alors sur l'impression de grands formats carrés de 105 x 105 cm, composés de deux panneaux de 52.5 x 105 cm.

Voici un texte que j'ai écris à l'époque décrivant parfaitement la série des Mayan Diary, sous titrée également :

Uxmal - New York, a Mayan diary


- Uxmal, parce que de ces ruines fantomatiques se dégage encore l'énergie magique d'une civilisation, New York ; parce que c'est le lieu où je vis, lieu qui deviendra lui aussi avec le temps un squelette blanchi et oublié.
Cette série de peintures a été créée de manière musicale, sérielle, tonale et répétitive.
L'image principale est une image du dieu Maya du maïs, Wak-Chan-Ahaw, qui recréé l'univers et fertilise le monde. Il est habillé ou déshabillé par deux déesses nues, qui dans leurs gestes d'offrande, le ressuscitent à la vie. Cette scène de la mythologie Maya se passe sous l'eau, dans la mer primordiale, et a donc un très fort rapport à l'inconscient.
Certaines images sont issues de l'imagerie pornographique contemporaine reproduisant aussi ses archétypes de résurrection phallique et d'offrande germinatoire. D'autres images sont issues de dessins chamaniques qui sont aussi des représentations spatiales de l'Axis Mundi.
Jean-Pierre Sergent, New York, le 1 Avril 2001

Petite anecdote : Lors de cette exposition, un jeune artiste afro-américain qui exposait aussi dans une autre salle de ce Centre culturel vint me parler lors du vernissage pour me féliciter sur mon travail et me dire qu'il était resté plus de quatre heures devant mon installation pour bien la regarder, essayer de comprendre mes messages et comment cela fonctionnait esthétiquement ! C'était à ne pas s'y tromper un des plus émouvant compliment que l'on ne m'ai jamais fait !

Bonus de l'exposition : deux vidéos ont été tournées à propos de ce travail Mayan diary de 2002 :

- Une interview avec Pamela Peters qui est venu filmer dans l'atelier de Long Island City et dans lequel on parle des œuvres de la série des Mayan Diary pour Chanel 67 live TV show.

- Une video de David Barish qui est venu filmer le gros vernissage incluant plusieurs artistes de Harlem et l'installation Mayan Diary au Taller Boricua, pour East village live TV show.

Petits Comentaires : Pour le plaisir de faire comprendre au public français (dont j'ajouterai plus bas dans ce texte quelques commentaires...!) la passion positive que peut susciter l'art chez les spectateurs new yorkais, voici un petit clin d'œil d'un ami écrivain, Jahmes Graham, qui ayant découvert l'installation dans ce lieu magique du Taller Boricua, un espace culturel portoricain d'East Harlem, écrivit ces quelques "onomatopées artauldiennes" sur mon livre d'or :

 



- "You fucking frenchman, you keep this up, we are going to deport you to Paris, eh..! Nice shit! Cool, baby, bring on the Mayan Goddesses!"

- "Jean-Pierre, good luck and your work looks great !" De la part de mon amie musicienne, Sasha Summer, chanteuse et saxophoniste du groupe de jazz FBI (Femmale bureau of investigation) !

Pendant plus de dix années où j'ai largement exposé mon travail en Amérique du Nord, une seule fois seulement j'ai eu une remarque désobligeante, et c'était d'ailleurs pour l'exposition à l'Alliance française de New York où quelqu'un, un français sans aucun doute possible, écrivit sur le livre d'or la phrase suivante : - "Monsieur vous êtes un chien !". Je reviendrai plus amplement sur l'attitude du public français face à l'art et aux artistes, dans mes commentaires sur l'exposition à la Ferme de Flagey en 2012.

GALLERY 138 | NEW YORK CITY | USA | 2002



Mayan Diary, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2002, 1.05 x 1.05 mMayan Diary, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2002, 1.05 x 1.05 m

1 & 2, Mayan Diary, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2002, 1.05 x 1.05 m



Jean-Pierre Sergent, Mayan Diary, Gallery 138, New York, assemblage de 12 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2002, 3.15 x 4.20 m

Mayan Diary, in Desire and the hurricane, Gallery 138, NYC, assemblage de 12 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2002, 3.15 x 4.20 m

- JPS : Œuvre lyrique et jubilatoire par excellence, exposée pour Desire and the Hurricane à Chelsea, emplie d'images induites par mes expériences de transes chamaniques new yorkaises : des squelettes féminins pratiquant la fellation post mortem (ou la vision en rayon x des chamans), le dieu grec se masturbant, les Dragon Ladies, déesses mayas nues et sensuelles, les 16 crânes du mois de la mort Miquiztli du calendrier solaire aztèque, l'empreinte d'un ciseau de pierre maya acheté avec ma femme Olga à Panajachel, des vulves, des jaguars, des lignes d'énergie aquatiques et pour finir, les Ladies of the Ants...Si cela n'est pas la représentation métaphorique ou réelle du plasma cosmique, du vivant, de la vitalité intérieure, je ne m'y connais pas !

OPERA THÉÂTRE | BESANÇON | FRANCE | 2007



- Installation de Mayan Diary, New York, assemblage de 24 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2002, 3.15 x 8.40 m, photo Yves Petit 1 Didier Brunel avec Jean-Pierre Sergent

 

 

 

 

 

 

 

 



1, Installation de
Mayan Diary pour La Traviata. 2,  Didier Brunel, le metteur en scène, avec Jean-Pierre Sergent, Opéra Théâtre de Besançon, 2007, photo Yves Petit



- Installation de Mayan Diary, New York, assemblage de 24 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2002, 3.15 x 8.40 m, photo Yves Petitsalutation au public à la fin de la Taviata, Opéra Théatre de Besançon, 2007, photo Yves Petit

1, 2, le spectacle et les salutations au public à la fin de La Traviata,
Opéra Théâtre de Besançon, 2007, photo Yves Petit

 

Jean-Pierre Sergent, Mayan Diary, Opéra-Théâtre de Besançon, assemblage de 18 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2007, 3.15 x 6.30 m, Photo Yves Petit

Jean-pierre Sergent devant Mayan Diary pour la Traviata, Opéra-Théâtre de Besançon, assemblage de 18 peintures, 2007, 3.15 x 6.30 m, photo yves Petit

- JPS : Après mon retour en France, cela a été la première fois (hors de mon atelier) où j'eus l'occasion de montrer à nouveau une grande installation murale des Mayan diary et ce fût pour ce magnifique spectacle de La Traviata, mis en scène par Didier Brunel à l'Opéra Théâtre de Besançon. Ce spectacle fut vraiment somptueux avec en décor de scène toutes ces peintures que j'avais réalisées dans mon atelier de LIC, et qui avaient pour certaines été exposées à New York, puis avaient traversé l'océan Atlantique en container et qui trônaient là, américaines, contemporaines, à la fois violentes et innocentes, majestueuses, irradiant de leurs énergies et de leurs présences l'ambiance passionnée de cet opéra empli de désir, de romance et de tragédie européenne du XIX siècle. Cette rencontre fulgurante avec une œuvre, un metteur en scène, l'équipe des techniciens qui construisirent cet immense panneau de 6.30 x 3.15 m pour mettre en lévitation ces peintures ; et également la rencontre avec les chanteurs et toute l'équipe de l'Opéra Théâtre, fut une expérience fondamentale et un événement magique, généreux et inoubliable.


- MMV : La Traviata est un opéra politique, une réflexion sur le statut de la femme dans un monde dominé par les hommes. Verdi et son librettiste Piave ont gardé toutes les cruautés de ce miroir social où se révèlent les coulisses d'une société pétrie de morale et d'hypocrisie. Violetta, face à l’intransigeance de Germont, le père d’Alfredo, se sacrifie pour assurer l’avenir d’une fille promise au bonheur bourgeois (la soeur d’Alfredo) auquel l’existence d’une belle-soeur au passé “chargé” ne lui aurait pas permis d’accéder. L'aspiration de Violetta ne se résume pas à la recherche de l'extase amoureuse, mais aussi à une envie d'intégration. Son sacrifice ne la conduit pas, comme le voudraient les normes de l'opéra, vers la folie ou le couvent mais, et c'est là le véritable outrage, à un retour à sa condition de courtisane.

Cette situation induit un retournement paradoxal qui fait apparaître Germont, et son ordre “petit-bourgeois”, comme immoral et Violetta, la femme perdue, la "dévoyée", comme morale. – Ces quelques lignes de commentaires sur la Traviata soulignent une correspondance interne profonde entre l’œuvre de Verdi et le travail de JPS. Affinités électives somptueusement incarnées par et dans le choix d’une grande installation murale des Mayan diary pour servir de décor de scène grandiose à cet opéra mythique. Choral, symphonique, polyphonique, harmonique, ce Kabbalistique puzzle déploie ses fascinantes sonorités chromatiques en partait accord avec le livret et la musique. Rencontre fulgurante de deux représentations géniales et universelles de l’art. Inoubliable.

 

SALLE DES ILES BASSES | ORNANS | FRANCE | 2008

 

Vue d'Ornans, 2007Vue de la salle des iles basses, Ornans, 2007

1 & 2, Vues d'Ornans et sur la droite, vue extérieur de la Salle des îles Basses, Ornans, France

 

Jean-pierre sergent devant Mayan diary 24jean-Pierre sergent avec des amis, Salle des Iles Basses, ornans, 2007

Jean-Pierre Sergent avec des amis, Salle des îles Basses, Ornans, France 2008

Jean-Pierre Sergent - Mayan Diary 24, Sale des îles Basses, Ornans, assemblage de 24 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2007

Mayan Diary 24, Salle des îles Basses, Ornans, France, assemblage de 24 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2008

 

- JPS : Encore une fois, cette exposition Mayan Diary 24 à la Salle des Iles basses d'Ornans, petite ville paisible et magnifique, traversée par la Loue, berceau et pays natal du grand peintre Gustave Courbet, semblait pouvoir être un événement artistique un peu anachronique et incongru, un challenge même, car l'œuvre représentait un total décalage, une confrontation et une contradiction d'époque, de mode de vie, de pensée et de lieux ! En effet, ces peintures new yorkaises, dépictant les transes des rituels mayas et chamaniques, mélangés à des scènes d'orgies bacchanales et dont le contenu pouvait être perçu comme étant de l'art urbain violent, intransigeant et décadent... étaient posées là, bien tranquillement, illuminées par la douce lumière réfléchie de la surface délicate de cette petite rivière dans cette galerie du bord de l'eau...! Et, tout cet ensemble de choses fonctionnait parfaitement et créait un contraste saisissant, un tour de force artistique, si sensuel... et bucolique de surcroît ! Aussi, bien heureusement, le public ornanais éduqué à l'art grâce au parcours si particulier de Courbet, ne s'y est pas trompé, et l'exposition fut un grand succès. Depuis ce temps, je travaille régulièrement avec la Ville d'Ornans, dont le Maire Jean-François Longeot est un ami et avec lequel nous allons réfléchir à nouveau sur le projet d'une prochaine exposition pour cet été, car le musée Courbet accueillera bientôt à Ornans le fameux tableau de L'origine du monde...

Bonus de l'exposition : mon ami Jean-Luc Gantner, journaliste et réalisateur est venu filmer l'exposition pour son documentaire : Insolation et Autres Puissances Symboliques

MAG | MONTREUX | SUISSE | 2009

 

 

Installation de Mayan Diary 18, MAG Montreux, Suisse, assemblage de 18 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2009, 3.15 x 6.30 mInstallation de Mayan Diary 18, MAG Montreux, Suisse, assemblage de 18 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2009, 3.15 x 6.30 m

1 & 2, Installation de Mayan Diary 18, MAG Montreux, Suisse, assemblage de 18 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2009, 3.15 x 6.30 m

 

Jean-Pierre Sergent,  Mayan Diary, MAG Montreux, assemblage de 18 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2009, 3.15 x 6.30 m

Mayan Diary 18, MAG Montreux, Suisse, assemblage de 18 peintures, acrylique sérigraphiée sur Plexiglas, 2009, 3.15 x 6.30 m

 

- JPS : Cette première grande installation murale dans la foire d'art contemporain de Montreux du MAG (Montreux Art Gallery), a été possible grâce à son directeur M. Jean-François Gailloud que j'avais rencontré par l'intermédiaire de Mme Béatrice Suisse, adjointe à la culture de la ville d'Ornans. En effet la Ville d'Ornans et le MAG avaient organisé communément une exposition d'art contemporain sous chapiteau sur la place principale d'Ornans et c'est à cette occasion que j'ai eu la grande chance de rencontrer Jean-François, qui est venu ensuite me rendre visite à l'atelier, où nous avons discuté de la réalisation de ce beau projet. L'équipe du MAG a donc construit spécialement, dans l'espace de la foire du majestueux Montreux Convention Center, ce grand mur en panneaux de bois d'une hauteur de 3,55 par une longueur de 6.70 m. Nous sommes venus en camion de France avec mes assistants, Christine Chatelet et Mathieu Gruet pour accrocher toutes ces peintures sur Plexiglas et cette présentation magnifique eut un énorme succès. J'eus la chance de rencontrer un public très sympathique, intéressé et cultivé ainsi que de m'y faire de nouveaux amis. Depuis lors et grâce à tous ces contacts pris, j'expose très régulièrement et avec grand plaisir mon travail en Suisse ! J'y installerai d'ailleurs à nouveau à Montreux cet automne, pour la nouvelle édition 2014, date anniversaire des dix années du MAG, une immense installation murale...!

MUSEE DES BEAUX-ARTS | MULHOUSE | FRANCE | 2011


Schéma pour l’installation de Mayan Diary 20, comprenant 20 peintures sur plexiglas




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Schémas pour l’installation des œuvres dans les sept salles du Musée

 

Jean-Pierre Sergent,  Installation de Mayan Diary 20, Musée des Beaux-Arts de Mulhouse  Installation de Mayan Diary 20, Musée des Beaux-Arts de Mulhouse

Vue de l'installation des œuvres sur Plexiglas dans la grande salle du Musée

 

 

Jean-Pierre Sergent, Vue des œuvres sur Plexiglas dans la grande salle du Musée (Mayan Diary 20, Indian Names, Bondage & Freedom)

Jean-Pierre sergent, Vue des œuvres sur Plexiglas dans la grande salle du Musée (Mayan Diary 20, Indian Names, Bondage & Freedom)

 

 

 

 

 

 

 

 


Vue des œuvres sur Plexiglas dans la grande salle du Musée (Mayan Diary 20 -2,10 x 10,50 m-, Indian Names -2,40 x 2,40 m-, Gribouillis, Bondage et Géométrie Sacrée -1,50 x 3 m-)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vue des peintures sur Plexiglas et portrait devant la grande installation murale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Photos du vernissage le 8 avril 2011 avec M. Joël Delaine (conservateur du Musée), le public et ma famille sur la droite

 

Installation Mayan Diary 20, (2,10 x 10,50 m), Musée des Beaux-Arts de Mulhouse, France

J-PS : Cette très belle exposition monographique dans les sept salles du Musée des Beaux-arts de Mulhouse a été rendu possible grâce à M. Samuel-Weis, adjoint à la culture et M. Joël Delaine, conservateur du Musée. Ce fut une très belle et riche expérience que de présenter, pour la première foi, mes grandes installations murales au public français dans ce lieu prestigieux et chargé d’histoire qu’est la Villa Steinbach.

Les techniciens du musée, sous la direction de M. Lionel Pinero, ont installés les œuvres selon mes directives précises et ont fait un travail d’accrochage remarquable. Il y eu beaucoup de visiteurs et de nombreux articles de presse. À ce jour, cette exposition reste la plus mémorable pour moi en terme de visibilité pour mon travail et en terme de reconnaissance artistique.

Voici un petit extrait du texte que Mickaël Roy a écrit en introduction de l’exposition et du catalogue :

“Continuellement en transformation, l’œuvre de Jean-Pierre Sergent évoque de façon documentée et renseignée, un monde en perpétuelles métamorphoses d’où la vie semble « jaillir ». Ainsi, pour rendre hommage à cette force positive vécue à travers des voyages et des rencontres, au Mexique et au Guatemala ou ailleurs à travers le monde, ainsi qu’à travers des expériences de transe dans la New-York cosmopolite, Jean-Pierre Sergent opère dans son travail d’artiste un syncrétisme culturel entre des corpus de formes ancestrales et contemporaines. A cet égard, le choix du plexiglas, médium définitivement moderne, invite dans la superposition des transparences à accèder à un voyage transcendant.”

- MMV :

 

 

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