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Jean-Pierre Sergent

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Écrits III - RÉQUISITOIRE

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RÉQUISITOIRE POUR L'ACHAT D'ŒUVRES D'ARTS AUX ARTISTES VIVANTS PAR LES COLLECTIVITÉS LOCALES

 

AVANT PROPOS :
Voici ma réaction suite à la réponse négative de la part de la municipalité d'Ornans à l'achat d'une de mes peintures sur Plexiglas et après avoir exposé mon travail deux fois déjà dans cette belle ville :
- En effet 2008, j'y avais présenté dans la salle des Iles Basses, une grande installation murale MAYAN DIARY 24 comprenant 24 peintures sur Plexiglas et faisant 8,40 mètres de longueur par 3,15 mètres de hauteur.
- Ce printemps 2014, j'y ai exposé à nouveau six peintures sur Plexiglas pour l'exposition LE DÉSIR, LA MATRICE, LA GROTTE & LE LOTUS BLANC, aisni que de nombreux nouveaux travaux sur papier dans la salle du Caveau des Arts.

Bien que lors de ces expositions la municipalité m'ait gracieusement fourni les lieux et m'ait aidé pour la communication, malgré tout cela et comme on n'y réalise jamais aucune vente, il faut chaque fois s'endetter un peu plus pour continuer à exposer et à travailler. Alors, nous avions convenu avec M. Jean-François Longeot, Maire d'Ornans, la possibilité que la Ville d'Ornans m'achète une œuvre pour soutenir ma création et pour accrocher la superbe peinture Apis et Gaïa dans les locaux de la Mairie ou au Musée Courbet, ce qui semblait tout à fait normal et envisageable.
Devant le refus de cet achat, l'écriture de ce texte s'est imposée et m'est apparue comme une nécessité vitale et un acte artistique fort pour pouvoir défendre ma position et l'intérêt des artistes en général, et pour essayer de prouver et démontrer qu'on avait globalement tort de penser que l'art n'était pas d'une nécessité prioritaire en France, comme semble le penser la majorité des adjoints(es) au Maire ! Je pense bien sûr personnellement que c'est un a priori grotesque, une erreur béotienne de jugement fondamental à court terme de penser cela et au travers de ce texte, j'essaye bien modestement de démontrer pourquoi et comment on pourrait penser autrement. Vaste débat à engager auprès d'un auditoire souvent inattentif et je-m'en-foutiste, réquisitoire sans doute perdu d'avance, mais qui je l'espère éveillera la conscience bienveillante et l'attention de quelques-uns ! 

NB : Ce réquisitoire n'est nullement une attaque ad hominem contre M. Jean-François Longeot, qui est un ami proche, amateur d'art et adorant travailler avec les artistes, qu'il respecte et essaye toujours dans la mesure de ses moyens d'aider et de soutenir au mieux ; mais ce serait plutôt une réflexion globale dénonçant l'ambiance un peu délétère de ce début de siècle matérialiste à outrance et plus en particulier contre l'attitude méprisante et l'immense indifférence du public français envers la création de leurs artistes contemporains en particulier...!


LETTRE À M. JEAN-FRANÇOIS LONGEOT MAIRE D'ORNANS ET À SES ADJOINTS

12 juillet 2014

Cher Jean-Francois, je suis bien attristé et vraiment psychologiquement déçu par le fait que la municipalité d'Ornans refuse d'acheter une de mes peintures, achat que tu m'avais toi-même promis et dont nous avions discuté plusieurs fois depuis que j'avais réalisé cette grande et majestueuse installation murale à Ornans en 2008 !

De toute manière et par évidence pour ce qui est de la réponse de tes collègues et administrateurs, à savoir que l'art et le soutien aux artistes vivants n'est et ne sera jamais pour eux une priorité essentielle, c'est une vérité qui est une constante intemporelle de l'aculturalité* française, un dogme indétronable, le paradigme de l'imbécillité et de l'ignorance ! Car ces gens-là préfèrent sûrement et de loin, se gaver sur les restes des cadavres d'artistes morts, qui ne leur coûtent plus rien et qu'ils auraient également, d'ailleurs et bien évidemment laisser crever de faim en leurs temps de misère ! Ce sont eux qui aujourd'hui même se repaissent à s'en faire éclater la panse et l'ego des restes juteux laissés par Courbet et qui font leurs petites affaires mercantiles, aux rythmes de leurs danses macabres extatiques et prétentieuses autour d'un artiste qui leur aurait à l'époque si justement craché à la figure pour briser leur attitude dédaigneuse..!  Syndrome si contemporain aujourd'hui où chacun vaque à ses petites affaires, ne se souciant jamais nullement des créateurs vivants et toujours en se moquant systématiquement et de manière vitupérative de tout ce qui innove et qui n'a pas été béni saintement par le temps, l'histoire, la religion, la moralité, l'institution culturelle et surtout le sacro-saint marché de l'art...
A réécouter ici pour mémoire : "Nous entrerons dans la carrière, Quand nos aînés n’y seront plus. Nous y trouverons leur poussière et la trace de leurs vertus... " In La Marseillaise, Couplet des enfants chanté par Serge Gainsbourg in Aux Armes Et Caetera

Il est certain que si aujourd'hui, le Chêne de Flagey, ce fameux tableau de Gustave Courbet, valant cinq millions d'euros, est adoré, adulé même, c'est plus de par son prix prohibitif que parce que c'est une bonne peinture !

On peut évoquer ici, pour reprendre en l'inversant et en la détournant la bien triste et malheureuse phrase du précèdent président français à Dakar :
- "Le drame de l'Afrique vient du fait que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire!"
Moi je dirais plutôt que c'est la France ­­­­­­– à cause de ses structures hiérarchiques pyramidales étatiques et institutionnelles archaïques et obsolètes ­­­­­­– qui n'est jamais entrée dans l'histoire de sa contemporanéité artistique et qu'elle préfère vivre accrochée, comme une orpheline désespérée de sa grandeur, à tout son patrimoine historique, architectural, artistique et culturel, qu'elle vend d'ailleurs aujourd'hui si allègrement aux investisseurs étrangers. A quant la vente du Château de Versailles aux chinois ?
Car ce pays ne soutient pas la création artistique contrairement à beaucoup d'autres pays européens voisins, qui ne sont globalement ni plus riches ni plus pauvres, mais qui ont réussit dans ce domaine grâce à leur politique culturelle de pointe, comme la Suisse, l'Allemagne, l'Angleterre, la Hollande, la Belgique etc... Alors que la France est totalement incapable, et ce depuis longtemps déjà, de soutenir et de nourrir ses artistes.
Voici un extrait d'un bel entretien avec Jean-Paul Gavard Perret, critique pour le magazine d'art Lelitteraire.com, qui illustre parfaitement le sujet :

J-P GP : A quoi avez-vous renoncé ?
J-P S : - Malheureusement, ces temps-ci en France - mais je l'espère pas pour trop longtemps ! -, j'ai du renoncer à beaucoup de choses : voyages, vacances, vie sociale, cinéma, achat de livres et même l'an dernier, je n'ai pas pu produire d'oeuvres à cause du manque cruel de moyens financiers. Cela étant en partie dû, bien sûr à la crise économique mondiale qui touche tout le monde, mais également, je pense, à la pauvreté culturelle et économique de la région dans laquelle je vis : la Franche-Comté. Il y a aussi bien évidemment le désintéressement primaire et culturel des français pour l'art contemporain. J'ai relu récemment les Messages Révolutionnaires d'Antonin Artaud où il y dénonçait - déjà en 1936 ! - la même situation financière catastrophique des artistes et des intellectuels français de l'époque :
- "Mais avant de réduire les intellectuels à la famine, avant de briser les élites qui font la gloire d'une société, et surtout la font durer, la société devrait au moins tenter un effort pour se rapprocher de ces élites, c'est-à-dire pour les comprendre.
Un homme éminent à qui je me plaignais de la triste situation où sont tombés les artistes en France m'a répondu : - "Que voulez-vous ? Dans notre monde, les artistes sont faits pour mourir sur un tas de paille, quand ce n'est pas la paille d'un cachot.""

Mais Gustave Courbet n'en fit-il pas lui même la bien triste expérience !

Aujourd'hui en ces temps de désastre économique et identitaire, c'est un grave et vrai problème qui atteint son paroxysme, presque un niveau de violence génocidaire et ethnocidaire. Car on n'est pas très loin d'assister au suicide des artistes, de même que l'on assiste impuissant aux suicide des agriculteurs, des pêcheurs  etc... Le problème est exactement le même car globalement et mondialement parlant, le travail de tous les producteurs de matière première et de richesse, que ce soit de la nourriture tel que les poissons, le bétail, les légumes, les céréales..., mais aussi celui des instigateurs de la pensée, de la musique, de l'écriture, de l'art ou de la culture en général, n'est plus reconnu ni rétribué à sa juste valeur. Les artistes en souffrent peut-être moins que leur collègues car ils sont plus résilients et habitués corporativement, historiquement et presque "génétiquement", à la misère et ils ont par chance plus de raisons culturelles de vivre et d'espérer que les producteurs terriens !
Donc de par cette attitude négligente et désinvolte du non engagement et du non soutien envers la création artistique par le public, qui n'achète absolument aucune œuvre d'art ­­­­­­– bien qu'il puisse les faire défiscaliser ! ­­­­­­– , et par les institutions, vous détruisez fondamentalement et ce pour des siècles à venir et de manière innocemment stupide, non seulement l'âme, le cœur et la joie d'un pays, mais également toute sa force économique et sa vitalité créatrice !

Il faut lire à ce sujet plusieurs articles intéressants sur le désespoir et l'impossibilité des artistes français à pratiquer leur travail correctement en France, comme celui paru récemment dans Slate.fr ­– Il est a noter que des articles traitant de ces sujets sont pléthore et apparaissent plusieurs fois par mois sur les réseaux sociaux ! ­­­­­­: Art contemporain: Recherche artistes français, désespérément

Philippe Dagen critique d'art pour le journal Le Monde en a également longuement parlé dans son très bon livre : L'Art impossible : De l'inutilité de la création dans le monde contemporain

À lire également l'édifiant rapport d'information sur la situation du marché de l'art contemporain en France : Agissons pour l'art d'aujourd'hui, expression vivante de notre société, présenté au Sénat par M. Jean-Pierre Plancade le 18 octobre 2011 !

Car l'art, s'il n'est pas toujours pour vous, les collectivités ou même le public, qu'un simple petit investissement monétaire à très court terme, il est et  deviendra sûrement à plus longue échéance, un trésor, un investissement financier et culturel plus rentable qu'aucun autre !
Je tiens à rappeler ici pour exemple ­­­­­­– en rapport uniquement au coté monétaire du sujet ­­­­­­– , que la Ville de Detroit au Etats-unis, dont les finances sont exsangues et qui menace de ne plus payer ses employés, va pour essayer de survivre et d'éponger ses dettes, vendre certaines œuvres d'art de son musée des Beaux-Arts, dont un portrait de Van Gogh, un Giacometti, un Cézanne etc..! Donc des œuvres d'artistes que les français de l'époque ont totalement ignorés, méprisés et qui sauveront aujourd'hui même peut-être ­­­­­­– il faut le souhaiter ! ­­­­­­– la ville entière de Detroit, grâce aux ventes exorbitantes de quelques unes de leurs œuvres. Il est à noter que la plupart de ces artistes de la fin du XIXe et du début du XXe ont vécu dans une misère économique atroce, on pense bien sûr à Modigliani qui mangeait les graines que les passants jetaient aux pigeons, à Van Gogh, à Soutine, mais aussi à Gauguin qui a du s'expatrier pour trouver des peuples plus accueillants etc... Ils ont tous souffert du mépris de leurs contemporains, sauf pour ceux qui eurent la chance ­­­­­­– comme Monnet, Picasso et quelques autres ­­­­­­– d'avoir été soutenus et achetés de leur vivant par des collectionneurs étrangers éduqués, philanthropes et fortunés.
Malheureusement aujourd'hui la situation des artistes français est redevenue, avec la crise économique, très précaire, et c'est peut-être aux collectivités d'investir dans un soutien à la création ? En tout cas voici un exemple contemporain pertinent de ce que l'art peut rapporter concrètement en temps de crise et qui se passe actuellement concrètement à Detroit ! On pourrait donc s'en inspirer pour développer une politique à long terme d'achat d'œuvres d'art et à propos de laquelle on pourrait peut-être fondamentalement réfléchir pour aider la création contemporaine !  
A lire pour information l'article suivant dans le Figaro :
Detroit prêt à vendre les trésors de son musée

Il me vient en écrivant ce petit texte le souvenir de ce très beau film Le Train, dont l'action se déroule à la fin de la deuxième guerre mondiale à la fuite de l'occupant allemand, quand des soldats allemands affrétèrent un train pour rapatrier chez eux tous les chefs d'œuvres de l'art français qu'ils avaient spoliés dans les musées. Burt Lancaster incarnant Paul Labiche, un cheminot résistant, avec ses cheminots partisans réussirent par tous les moyens, y compris d'y perdre la vie, à empêcher que ce train ne traverse la frontière et que ces trésors de la culture française et mondiale ne partent définitivement pour l'Allemagne !
Bien loin de moi l'idée d'évoquer ici un nationalisme patriotique culturel, car si il est une chose qui aujourd'hui se développe mondialement, c'est bien l'art et la culture qui peuvent heureusement circuler librement dans la plupart des pays du monde ! Mais cependant ce film ­­­­­­– ce n'est après tout qu'un film bien qu'il soit inspiré d'une histoire réelle ! ­­­­­­– , m'a toujours ému en tant que peintre et artiste, de par l'intensité et la ténacité portées par cette poignée d'hommes courageux pour sauver quelques peintures et faire dérailler ce train. Car même si aujourd'hui ces œuvres valent des fortunes, elles ne sont malgré tout que des biens matériels, juste un peu de peinture barbouillée sur une toile...donc rien en comparaison d'une seule vie humaine ! Et pourtant peut-être se dégage-t-il de ces "barbouillages inutiles" une sorte d'aura, une dimension spirituelle immanente, inexplicable, incommensurable et éternelle, pré-religieuse, ce serait ainsi une toute autre histoire si l'art nous ouvrait alors cet accès à une dimension extra-humaine, à l'inconscient collectif jungien et à la notion d'une beauté rédemptrice et salvatrice ! Il est fort à parier qu'ultimement l'art peut et doit nous sauver de notre propre barbarie et de celle qui, de nos jours, menace de resurgir et qui s'insinue sournoisement en un glissement progressif et subversif au travers d'un individualisme exacerbé induit par les systèmes capitalistes et matérialistes outranciers dans chaque parcelle de notre vie sociale et jusqu'à notre propre intimité. Alors quels changements se sont opérés dans nos sociétés en moins de soixante-dix ans pour que l'art soit devenu une simple commodité et une marchandise comme n'importe quelle autre ? Car bien évidemment plus personne aujourd'hui ne risquerait sa vie pour sauver la moindre œuvre d'art, ni même risquerait sa carrière ou sa réputation pour aider un artiste, sauf peut-être dans des pays actuellement en guerre avec leurs dictateurs !

Je suis donc vraiment très déçu de la décision négative du conseil municipal de cette petite ville si charmante d'Ornans, où j'ai toujours eu plaisir à exposer, envers laquelle je portais un grand espoir, dont je parle souvent en bien et dont j'ai encore parlé dans un nouvel entretien écrit dans la revue d'art internationale londonienne The Culture Trip : Interview with French Artist Jean-Pierre Sergent: Art, Sex and Subconscious.
Cette ville donc, qui, je le pensais, grâce à sa beauté architecturale intrinsèque particulière, au dynamisme de son Maire, à son majestueux Musée Courbet et à l'aura encore dégagée ­­­­­­– mais pour combien de temps encore ? ­­­­­­– par son fameux ancêtre-artiste-totem Gustave Courbet, me semblait être porteuse d'espoir et de soutien à la présentation du travail d'artistes vivants et donc à la création artistique contemporaine.  En effet, on pourrait y créer et y organiser, et ceci grâce à différents moyens financiers nécessaires et inévitables comme le défrayement des artistes, l'aide à la production des œuvres, l'achat d'œuvres d'art, la communication professionnelle etc... de beaux évènements culturels importants et dont la réputation internationale et le public visiteur pourraient être porteurs de grande retombés économiques bénéfiques auprès du public ornanais et de tous les partenaires de la Ville d'Ornans et de sa région etc...
Malheureusement certaines personne aujourd'hui n'acceptent pas d'entrer dans la contemporanéité en refusant catégoriquement que la municipalité investisse dans l'achat d'une œuvre d'art d'un artiste vivant parce qu'ils pensent ­­­­­­– bien à tort selon moi et je pense l'avoir bien démontré dans ce petit texte ­­­­­­– que ce n'est pas d'une nécessité prioritaire ! Et bien tant pis, cette décision est vraiment regrettable et il faudra donc que les artistes trouvent d'autres endroits plus accueillants où l'art sera peut-être mieux considéré et apprécié à sa juste valeur... A suivre !

Je finirai simplement cette sorte de litanie artistique un peu désespérée, ­­­­­­–  j'en conviens volontiers, mais la situation des artistes devenant vraiment précaire, il faut sans doute la dénoncer ? ­­­­­­– ,  avec cette très belle citation de Joris-Karl Huysmans, extraite de mon dernier texte écrit à propos du concept de la beauté De la beauté et cetera... et qui me semble plus que jamais évoquer pertinemment cette actualité singulièrement inhospitalière aux artistes:

"Maintenant c'était un fait acquis. Une fois sa besogne terminée, la plèbe avait été, par mesure d'hygiène, saignée à blanc ; le bourgeois, rassuré, trônait, jovial, de par la force de son argent et la contagion de sa sottise. Le résultat de son avènement avait été l'écrasement de toute intelligence, la négation de toute probité, la mort de tout art, et, en effet, les artistes avilis s'étaient agenouillés, et ils mangeaient, ardemment, de baiser les pieds fétides des hauts maquignons et des bas satrapes dont les aumônes les faisaient vivre !" In À rebours

NB : Je tiens à signaler ici que certaines collectivités m'ont acheté des œuvres d'art, dont très récemment Le Conseil Général du Doubs, La Ville de Mulhouse pour la collection de son Musée des Beaux-Arts en 2012 et La Ville de Besançon pour sa Mairie en 2006. Je tiens ici à en parler et à les remercier chaleureusement.

Jean-Pierre Sergent, Besançon, juillet 2014

*Le terme aculturel est un néologisme. Il sert ici à qualifier l’absence ou l’effacement des facteurs culturels. Adopter un point de vue aculturel, c’est considérer les facteurs culturels comme négligeables, sans importance ou sans effet sur soi-même et son activité.