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Jean-Pierre Sergent

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DEATH-LIFE-DEATH: METAMORPHOSIS WITH THE MAYAN MASKS

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JEAN-PIERRE SERGENT VIDEO > DEATH-LIFE-DEATH: METAMORPHOSIS WITH THE MAYAN MASKS

 

Vidéo de 3:13 par Jean-Pierre Sergent, filmée à l'atelier de Besançon le 5 mai 2016 par Christine Chatelet. L'artiste met devant son visage des masques de tradition populaire maya El Tigre, El Diabolo etc… qu'il avait acquits lors de ces nombreux voyages mexicains et guatemaltais avec son amie de l'époque Olga.

"Lors de ce voyage, ce fut la découverte d'univers colorés incroyables. En particulier, les processions de la semana santa à Antigua avec les fidèles des églises promenant leurs statues de Saints d'une église à l'autre sur des rues recouvertes et embellies de parterre de pétales de fleurs et de sciure de bois teintée, aux dessins traditionnels et aux scènes bibliques d'une beauté complexe et époustouflante. Cet art éphémère impose une grande leçon de sagesse sur l'impermanence des choses un peu comme les mandalas réalisés par les moines Tibétains et les dessins de sable des indiens Navajos.

Le marché de Chichicastenango, le centre des échanges commerciaux des Mayas Quiché, a été un bain de foule dans la couleur, les rituels, la joie de vivre et l'échange. Les stands étaient surabondamment chargés de masques peints, de poteries et de couvertures et d'artefacts pré-colombiens. Ces masques étaient fabriqués pour les touristes, mais quelques-uns avaient été utilisés et portés lors de danses et de rituels de fertilisation ou de rites initiatiques pour accueillir l'individu et le faire passer d'un état à l'autre, dans sa métamorphose en son être vrai et profond, son guide animal comme El Tigre ! Il existe donc encore aujourd'hui des êtres humains s'habillant de façon traditionnelle et socialement codée qui gardent toujours leurs rituels propres, plurimillénaire et polythéistes, et qui portent des vêtements aux couleurs vives aux harmonies colorées qui auraient fait pâlir Matisse d'envie !
Toutes ses rencontres esthétiques, humaines, géographiques, faites lors de ces nombreux voyages me donnèrent de la matière à travailler mon imaginaire et, en hommage à ces cultures méso-américaines, j'ai décidé de travailler dans mon atelier de LIC, à une nouvelle série de peinture sur Plexiglas que j'intitulai : Uxmal - New York a Mayan Diary !"
in Influences I - Rencontres, ruptures et révélations
> Voir également les Carnets Mexicains

> PETITS COMMENTAIRES À PROPOS DE CETTE VIDÉO :


- 1 - Épopée, chanson de geste, l'œuvre de Jean-Pierre Sergent perpétue le dialogue avec le monde du Vivant … Mythes, rites de la puissante aventure Maya, revisités, revivifiés tout au long de la série calendaire Mayan Diary, où ils se dévoilent comme les séquences d'un discours immémoriel noué entre eux à travers les hommes qui les narrent et ceux qui les écoutent. Chaque mythe, chaque rite s'éclaire ainsi par ce qu'il transforme, déforme, oppose, nie ou affirme.
En contre-point coup de poing, l'artiste pénètre l'arène sacrée, voilé-dévoilé sous ces œuvres plastiques que sont les masques. Énergie. Synergie. Tropisme. Rien n'existe en soi-même et par soi-même, mais en fonction d'une combinatoire ésotérique d'où se dégagent des rapports intelligibles. Sur l'art. Sur la création.

« En se voulant solitaire, l'artiste se berce d'une illusion peut-être féconde, mais le privilège qu'il s'accorde n'a rien de réel. Quand il croit s'exprimer de façon spontanée, faire œuvre originale, il réplique à d'autres créateurs passés ou présents, actuels ou virtuels. Qu'on le sache ou qu'on l'ignore, on ne chemine jamais seul sur le sentier de la création. » In Claude Lévi Strauss / La Voie des masques

Par Marie-Madeleine Varet, Besançon, mai 2016

 

- 2 - « Ces masques étaient fabriqués pour les touristes, mais quelques-uns avaient été utilisés et portés lors de danses et de rituels de fertilisation ou de rites initiatiques pour accueillir l'individu et le faire passer d'un état à l'autre, dans sa métamorphose en son être vrai et profond, son guide animal. » (J.-P. Sergent)

Ce film en plans séquences quelle réussite !
Qu’on le considère sous l’angle du rythme – le montage – mis génialement en relief par le Concerto n°5 de Bach interprété par Glenn Gould, du point de vue purement formel par adhésion / opposition du masque à l’artiste-comédien, la dramaturgie du va-et-vient entre la stupeur et le jeu, l’unité du tout et à ‘intérieur de chacune des séquences par l’humanisation extraordinairement présente du visage de Jean-Pierre Sergent où au masque dérangeant de la bestialité succède la générosité éclatante incarnée par l’artiste.
Intense moment de plaisir, la charge émotionnelle m’ôte toute velléité de conceptualisation.

Par Gilbert Estève, Nîmes, mai 2016