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Jean-Pierre Sergent

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Actualité

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« Sorcières ! » Sorts de femmes…

Musée départemental d'Arts et Traditions populaires, Champlitte, France
/

7 Rue de l'Église, 70600 Champlitte, France
Téléphone : 03 84 95 76 50 | musees.haute-saone.fr | musee-champlitte@haute-saone.fr

Vernissage ouvert au public le samedi 1 juillet de 15h à 18h

- 1er juillet > 31 août : 09h30 - 19h00 (du lundi au samedi)
14h00 - 19h00 (dimanche et jours fériés)
- 1er > 30 septembre : 09h30 - 12h00 & 14h00 - 18h 00
14h00 - 18h00 (dimanche et jours fériés) Fermé le mardi (sauf juillet et août), le samedi matin, et le dimanche matin

Le musée des Arts et Traditions Populaires, installé dans le somptueux château renaissance. Il raconte la vie de la société paysanne à la fin du 19e siècle. Il présente également de très beaux décors du siècle des Lumières comme en témoigne le "Salon des papiers peints".

- COMMISSAIRES DE L'EXPOSITION : Caroline Dreux & Aurélie Dumain

- LES PRÊTEURS INSTITUTIONNELS ET PRIVÉS : Eline Alkhaznawi, Bibliothèque d’étude et de conservation de Besançon, Bibliothèque municipale de Vesoul, Marc-Olivier Bitker Ranson, Anne Valérie Dupont, Claudie Floutier, Barbara Fougnon, Galerie Bugada Cargnel, Mucem, Musée des Augustins de Toulouse, Musée Baron Martin et Muséum de Gray, Musée Charles de Bruyères de Remiremont, Musée-château de Nemours, Musée des beaux-arts de Nancy, Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, Musée Félicien Rops de Namur, Musée Georges Garret de Vesoul, Musée Gustave Courbet d'Ornans, Musée Henri Boëz de Maubeuge, Musée du Jouet de Moirans-en-Montagne, Musée Jules Adler de Luxeuil-les-Bains, Musée du Louvre, Marc Paygnard, Jean-Pierre Sergent.


- DIRECTIONS

À 54 km de Dijon par la D960
À 20 km de Gray par la D67
À 36 km de Langres par la N74 puis la D67
À 70 km de Besançon par la D67

Direction Musée de Champlitte        Musée de Champlitte          


À PROPOS DE L'EXPOSITION

Prêts pour une nouvelle exposition ? Affiche exposition « Sorcières ! » Sorts de femmes… Musée départemental d'Arts et Traditions populaires, Champlitte, France 30 juin 2023 - 30 octobre 2023

"Les sorcières reviennent, mais cette fois elles ne veulent plus se cacher", nous avertit l’une d’entre elles. 
Au contraire, c’est avec joie qu’elles acceptent de "s’exposer" au sens plein du terme dans nos musées d’Arts et Traditions Populaires de Champlitte et de Château-Lambert, à l’occasion de cette nouvelle exposition-enquête de l’Ethnopôle Réinventons les musées populaires. Assumant le risque de subir nos jugements et autres pré-jugés (qui ont pu être fatals aux milliers de personnes qui se sont vues accusées de sortilèges au temps de l’Europe des bûchers), des sorcières qui se revendiquent comme telles prennent aujourd’hui le temps de nous expliquer leurs visions du monde, du corps, de la nature et du collectif…
Avec des herboristes, des rebouteux, magnétiseuses et médiums, guérisseuses, mages et chamanes… un prêtre exorciste, mais aussi des
artistes, photographes, historiens, ethnologues et philosophes, qu’ils soient professionnels et amateurs, des enfants, des chiffonnières et des féministes…, situés en Haute-Saône ou au Mexique (avec qui nous sommes jumelés), nous vous proposons de prendre part à une nouvelle enquête collective destinée à mieux comprendre : Qu’est-ce qu’une "sorcière" ? Quels "sorts" notre société leur réserve‑t‑elle ? Hier mais aussi aujourd’hui ? Quels contre-sorts, ces prétendues sorcières tentent-elles aujourd’hui de jeter à notre monde ?

Afin d’approcher d’une nouvelle manière ce phénomène des sorcières (parfois surprenant, souvent déroutant), la première question à se poser, pour nous spectateurs et enquêteurs, ne semble pas être celle "d’y croire" ou de ne pas y croire, d’en être ou de ne pas en être… (Nous vous conseillons de garder cette interrogation lancinante dans le fond de votre poche. Il y a fort à parier qu’elle se rappellera immanquablement à vous pendant tout le chemin que nous allons faire ensemble...).
L’expérience à laquelle nous vous invitons consiste plutôt à commencer par observer, écouter, analyser, en vue d’"accueillir" et d’accorder une place à d’autres façons de voir, penser (panser ?) et peupler le monde. Au terme de ce parcours dans ce monde étrange et étranger, nous serons peut-être en mesure de nous faire une nouvelle raison…


JOURNAL DE L'EXPOSITION | AFFICHE | RÉINVENTER LE SABBAT DES SORCIÈRES (21 juin) | CARTON D'INVITATION | AUTOUR DE L'EXPOSITION (PROGRAMME)


- DIRECTIONS

À 54 km de Dijon par la D960
À 20 km de Gray par la D67
À 36 km de Langres par la N74 puis la D67
À 70 km de Besançon par la D67

Direction Musée de Champlitte        Musée de Champlitte


AUTOUR DE L'EXPOSITION (PROGRAMME DES RENCONTRES & CONFÉRENCES)

Programme de l'exposition, « Sorcières ! » Sorts de femmes… Musée départemental d'Arts et Traditions populaires, Champlitte, France 30 juin 2023 / 30 octobre 2023


- TEXTE DE PRÉSENTATON DE L'ŒUVRE EXPOSÉE DE JPS

LA DÉESSE MAYA IXCHEL 

« D’Aubigné n’en reste pas moins obsédé par l'effroyable problème de la cruauté de l’homme envers l’homme. On excuse trop souvent les crimes du passé en les mettant sur le compte des mœurs du temps qui, prétendument, les autoriseraient, même aux yeux de leurs victimes. » Les Tragiques, Sous bénéfice d'inventaire, Marguerite Yourcenar 

La Déesse Ixchel, dont le nom vient de ix qui signifie dame et de chel, qui veut dire arc-en-ciel, est la déesse Maya, associée à l'Eau et à la Mort. On voit qu'en renversant son grand pot, sa matrice en quelque sorte, elle inonde de ses trombes d'eau la Terre aride, sèche et infertile. Elle porte des os sur sa robe et des serpents sur sa coiffe, éléments chthoniens et mortuaires. J'ai rajouté des papillons monarques qui sont des symboles de Vie, d'espoir, de transhumance et d’éphémérité ; ou même ; ils représentent les âmes des morts qui s'envolent de la Terre et circulent dans l'Espace ; nous entourant et nous protégeant tous, humains, bien fragiles et mortels que nous sommes. On ressent très fortement la puissance et la force d'Ixchel, à la fois destructrice, mortifère et par là même, de fait et inversement, régénératrice et créatrice de Vie. C'est une femme vielle, laide, ménopausée, faisant naître en chacun de nous des sentiments de peur, d'horreur, d'effroi, de stupéfaction, d'angoisse de mort, de destruction et d'infra-mondes ; mais qui nous fascine tout de même cependant ! C'est le portrait parfait de la sorcière occidentale par excellence, esthétiquement et par définition. Sauf que les mayas et les précolombiens, n'avaient pas les mêmes jugements de valeurs artistiques et moraux. Et leurs Diables, comme leurs Dieux était pratiquement toujours esthétiquement tous laids et effrayants. Non pas comme nos célèbres Dieux antiques sur-esthétisés et exultant, d'une beauté surannée à l'incommensurable et inatteignable pureté, comme les fameux insipides Kouros ou les cariatides du Parthénon (demeure des vierges) grecs, supportant graciles mais sans vie et sans désir, l'infini et insurmontable poids d'une architecture lourde, grandiloquente et impressionnante : « Pourquoi les yeux des statues sont-ils toujours sans vie ? », Dixit le grand César dans le superbe film Cléopâtre de Mankiewicz… Or, les Dieux mexicains, bien vivants ceux-ci, étaient peut-être même parfois, beaucoup plus effrayants que nos bien sages, simplissimes, sanguinolents et désespérants Christs en Croix qui, tous espéraient, suppliants, leurs résurrections et leurs rédemptions prochaines. Car les aztèques et mayas fusionnent avec la Vie et la Mort même. Ils se sacrifiaient quotidiennement et sacrifiaient aussi leurs Dieux sempiternellement et mettaient les mains dans le Cambouis de la Vie, qui n'est finalement rien d'autre que  : constructions-destructions et incessants et sempiternels leitmotivs, matras et litanies de : SEXE-VIE-MORT, SEXE-VIE-MORT, SEXE-VIE-MORT, ad infinitum et aussi : CRÂNES-OS-SPERME-ÉJACULATIONS-BITES-VULVES etc… Alors, une esthétique occidentale, quelle qu'elle soit, n'a pas sa place ici pour décrire la Vie, quelles que puissent être sa force et sa pertinence… Ce hors-esthétisme, ce hors-cadre donc, est, en fait, exactement le même lieu-univers que celui dans lequel évoluaient, à leur époque, nos sorcières mécréantes et athées occidentales. Bien qu'elles possédaient des savoirs immémoriaux sur les plantes, les animaux, les corps et les planètes, elles étaient, alors, toujours vues comme des parias… si honnies, si méprisées, si laides, si vulgaires, si 'prolétaires', si persécutées, si campagnardes et si brulées vives durant une grande partie de notre fin du Moyen Âge. Il est certain que cette persécution folle, irraisonnable, totalement arbitraire et irrationnelle, était prodiguée par des morales religieuses monothéistes fondamentalement et intrinsèquement idéologisées par des hommes et pour les hommes, bien évidemment. Cette main mise sur le corps féminin, régénérateur et donateur de Vie, semblait être instauré, en grande partie, pour imposer aux femmes : la non-maitrise de leurs corps et la soumission totale de celui-ci : au non-plaisir, à la non-jouissance, au non-désir, au non-orgasme… Car toutes ces notions essentielles pour vivre et être libre, dans sa sexualité et hors reproduction étaient, bien sûr, hors d'atteinte de la compréhension des hommes d'alors et de maintenant d'ailleurs, jaloux des plaisirs féminins innombrables, insaisissables et irrationnels. Et même les plus grandes philosophies et les plus grands philosophes et autres artistes n'y purent rien ; même Sade s'y échouât ! Échec total de l'Occident, sortit de la Vie, avant même que d'y être entré ! Contrairement à l'Inde et à toutes les sociétés dites 'primitives', qui ont réussi cette complémentarité Homme-Femme, cet assemblage intriqué, inextricable et intelligent du Sexe et de la Spiritualité.
Il est vrai qu'un véritable orgasme sexuel féminin est indescriptible et a de quoi faire peur et effrayer les hommes dans leur grandeur et leur supériorité masculine. Puisqu'il a la puissance d'une source, d'une cataracte, d'un tremblement de Terre, d'une révélation… Et il détruit ainsi avec sa force émotionnelle transparente, toute idée d'enfermement. Et il annihile également, de facto, toute Raison, toute Morale, toute Domination et même tout Amour. L'Orgasme est Anarchique par essence. 
Il faut rappeler aujourd'hui, en ce début mouvementé de vingt et unième siècle, qu'encore et on n'en sortira donc jamais ! Des femmes, afghanes, iraniennes et aussi de beaucoup d'autres cultures dans le Monde, sont toujours persécutées, emprisonnées, fouettées, excisées (ablation du clitoris, l'organe du plaisir !) et exécutées à mort ou même lapidées, pour avoir osé montrer une mèche, même infime, de leurs cheveux… Alors que tout à fait paradoxalement, simultanément et ubiquitairement, l'Occident (terme générique) inonde le web et les réseaux sociaux d'images pornographiques… 
Dans quel monde global vit-on vraiment maintenant ? Sur quelle Planète ? Avec quelles illusions morales ? Avec quelles illusions immorales ? Quel sens donner à tout cela ? Bien prétentieux et bien malin qui saurait nous le dire ?
Pour ma part, moi, je préfère et de loin, me régaler des tableaux des Sabbats des sorcières moyenâgeuses, au cours desquels, elles allaient se branler sexuellement, en apesanteur dans les airs ! Toutes nues, innocentes, joyeuses et érotisées… La vulve ouverte et libre avec les seins gonflés de désirs à assouvir, hurlant à la pleine Lune… Collectivement, toujours ; comme un TOUT, un ensemble, une cohésion de forces, une sororité… Climaxant en un Orgasme féminin féroce, bestial, animal, intemporel, océanien, boschien (Jérôme Bosch), matriciel et universel ! Chevauchant, jouant et jouissant lubriquement avec leurs longs balais phalliques, bites hirsutes, bien sexués et bien durs… FEMME, VIE, LIBERTÉ !*

* Cri de ralliement de la contestation des femmes contre le pouvoir politique meurtrier et sanguinaire Iranien en 2022 et 2023.

Jean-Pierre Sergent, Besançon le 13 avril 2023


- ŒUVRE EXPOSÉE :

Jean-Pierre Sergent, Large Paper #69, acrylique sérigraphiée sur papier Rives B.F.K, 300g, 1,22 x 1,07 cm

- Déesse Maya Ixchel, Large Paper #69
, acrylique sérigraphiée sur papier Rives BFK, 300g, 1.30 x 1.20 cm, 2015